Une délégation du Congrès pour la République (Cpr), composée par Dr Moncef Marzouki et Me Abderraouf Ayadi, a rencontré le ministre de l’Intérieur, Habib Essid. Le courant n’est pas passé…


La rencontre, qui s’est déroulé ce matin, à la demande de M. Essid, a fait suite au communiqué du Cpr exigeant la démission de ce dernier et l’accélération du processus de réforme du ministre de l’Intérieur.
La discussion a porté sur la situation sécuritaire dans le pays et sur le rôle du ministère de l’Intérieur dans la mise en place des meilleures conditions pour la tenue des élections de l’Assemblée constituante, le 23 octobre prochain.
M. Essid a expliqué les positions de son département en ce qui concerne les récents événements, notamment le comportement des agents de l’ordre lors des manifestations pacifiques du début mai, leur passivité ou leur absence lors des affrontements sanglants de Metaloui (11 morts et 100 blessés) et l’arrestation de l’officier Samir Feriani. Ce dernier, qui a dénoncé certains abus commis par ses collègues et affirmé que certains hauts cadres de la sécurité qui ont trempé dans la politique de la terreur durant le règne de Ben Ali sont encore en poste au ministère, a été déféré devant la justice militaire.
Les réponses de M. Essid aux interrogations des deux dirigeants du Cpr ne semblent pas avoir convaincu ces derniers. La réunion s’est déroulée dans une atmosphère cordiale, a souligné un communiqué du Cpr sur sa page Facebook, mais les deux parties sont restées sur leurs positions.
M. Essid a affirmé qu’il ne compte pas démissionner, car sa présence à la tête du ministère est dans l’intérêt supérieur du pays. Les deux dirigeants du Cpr ont réitéré leur demande de démission du ministre de l’Intérieur, malgré les explications avancées. La question ne concerne pas une personne en tant que telle, mais la situation générale dans le pays, qui exige la présence, à la tête du ministère de l’Intérieur, d’un homme qui fasse consensus, qui n’ait aucun lien avec le passé et qui soit capable de rétablir l’atmosphère de confiance entre les citoyens et l’appareil de sécurité, dont le comportement et le rôle prêtent encore aux confusions et aux soupçons, a précisé le communiqué du Cpr.

Imed Bahri

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