Le tribunal militaire poursuit son enquête relative au meurtre d’innocents pendant la période du 17 décembre au 14 janvier. Aucun criminel n’échappera à la justice. Et le président déchu en premier!


C’est ce qu’a affirmé le colonel major Marouane Bouguerra, directeur général de la Justice militaire et représentant du ministère de la Défense nationale, vendredi lors de la rencontre avec les médias au Premier ministère.
«Le juge d’instruction militaire a émis un mandat d’arrêt contre le président déchu. Il est en train d’ajouter des éléments dans le dossier du président déchu pour demander à l’Arabie saoudite de l’extrader conformément à la convention de coopération judiciaire arabe du 6 avril 1983», signée par les deux pays. Par-delà le nombre de crimes, rendre la justice est une responsabilité nationale. «Nous devons poser deux questions: qui a tué et qui a donné l’ordre? La détermination des responsabilités va nous demander du temps. Ce n’est pas facile mais il ne faut nous précipiter. La prise en charge de l’instruction dans ces affaires par l’appareil judiciaire militaire n’est pas une opération simple, mais nous devons faire prévaloir les valeurs de sincérité et de transparence. Il ne s’agit pas non plus de vengeance. Les procès se dérouleront dans un cadre légal».
Par ailleurs, le colonel major a déclaré que 182 affaires enregistrées pendant la révolution seront examinées par trois tribunaux militaires permanents. Celui de Tunis se chargera de 130 affaires concernant 9 gouvernorats du nord et du Sahel, celui de Sfax examinera 51 affaires des gouvernorats du centre et du Sud-est et celui du Kef se chargera d’une seule affaire (celle de Thala-Kasserine).
Concernant l’affaire Slim Hadhri, tué par balle à Erramla (à Kerkennah) par un agent de la sécurité, le tribunal de Sfax examinera cette affaire de mort avec préméditation le 27 juin.
Interrogé par Kapitalis concernant l’affaire des snipers, le colonel a indiqué que le tribunal militaire a pris en charge depuis un mois cette affaire. «Les recherches se poursuivent à un rythme très accéléré pour dévoiler les circonstances des meurtres commis pendant cette période. L’appareil judiciaire militaire informera les Tunisiens des résultats de cette enquête, soit de confirmer ou d’infirmer l’existence de ces parties, et de révéler les circonstances des meurtres commis, au cours de cette période et dont la responsabilité incombe à tous ceux à qui on a attribué le nom de snipers.

Z. A.