L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (Apce) a exprimé, mardi, sa préoccupation vis-à-vis de la situation «très fragile» en Tunisie, invitant les forces politiques et civiles de notre pays à faire preuve de responsabilité.


Réunie en session ordinaire à Strasbourg, l’Apce a estimé, dans une résolution adoptée le même jour, que «le sursaut de la tension politique début mai 2011 a montré que la stabilité apparente de la situation politique en Tunisie reste très fragile, et que le mécontentement d’une partie considérable de la population peut facilement être instrumentalisé pour déstabiliser le pays à la veille des élections» de l’Assemblée nationale constituante, le 23 octobre prochain.
«En même temps, l’Assemblée est préoccupée par une dégradation considérable de la situation économique et sociale dans le pays, notamment par une forte progression du taux de chômage», indique le texte.
En effet, selon la résolution, «la révolution de jasmin a suscité beaucoup d’enthousiasme et d’attentes parmi la population tunisienne. Faute d’améliorations concrètes en matière économique, le soutien envers la révolution peut vite s’essouffler, et laisser la place aux sentiments de désillusion et de déception».
A cet effet, l’Apce a invité les forces politiques et civiles tunisiennes à faire preuve de responsabilité et à «ne pas mettre en péril le processus de transformations en cours».    
Par ailleurs, elle a exhorté les autorités tunisiennes à «organiser aussi rapidement que possible des élections d’une Assemblée nationale constituante, pour assurer une légitimité démocratique des transformations en cours», en appelant les principaux partenaires internationaux, en particulier l’Union européenne, «à faire preuve d’une véritable solidarité envers ce pays en pleine transition, et à apporter rapidement un soutien réel à la relance économique et touristique et au redressement de la situation sociale».