Les représentants d’Ennahdha au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution se sont retirés, mercredi après-midi, de la séance consacrée à l’examen du décret-loi portant sur l’organisation des partis. Ils voulaient ainsi protester contre ce qu’ils ont qualifié de «manquements importants dans le travail de l’Instance, sa partialité et son éloignement des objectifs pour lesquels elle a été créée».
«Nous allons réviser notre position en ce qui concerne l’Instance », a déclaré Sahbi Atig, l’un des représentants du mouvement islamiste. Et d’ajouter: «Nous allons porter la question devant les hautes structures du mouvement pour qu’elles prennent une décision définitive de continuer le travail au sein de l’Instance ou de suspendre l’adhésion».
«Il y a, au sein de l’Instance, une minorité qui n’a pas d’assise populaire et qui essaie d’imposer son point de vue en ce qui concerne l’ordre du jour», a déclaré, de son côté, Noureddine Bhiri, par allusion aux partis qui appuient l’examen de la loi relative à l’organisation des partis.
En réponse aux partis opposés à cet examen, dont Ennahdha, Yadh Ben Achour, président de la Haute instance, a rappelé que l’article 5 du décret-loi n°14 en date du 23 mars 2011, relatif à l’organisation des pouvoirs, autorise la Haute instance à débattre de la question de l’organisation des partis. «Le retrait des représentants du parti Ennahdha de la séance – ou peut-être de l’Instance – est un acte non-démocratique», a déclaré M. Ben Achour, marcredi soir, à la télévision Al-Jazira.
Par ailleurs, la question de financement des partis a été l’un des sujets qui ont suscité les plus vives discussions mercredi. Imed Hidouri, représentant du gouvernorat de Sidi Bouzid, a même accusé le Parti démocratique progressiste (Pdp) et Ennahdha d’utiliser l’argent politique pour essayer de mobiliser des sympathisants dans les régions, suscitant une vive réaction chez les représentants des deux partis. Ce qui a contraint M. Ben Achour à exiger des excuses de la part de l’accusateur.
I. B.