La Chambre tuniso-allemande de l’Industrie et du Commerce (Ahk) et la Fondation Friedrich Naumann ont tenu mardi à Tunis la deuxième rencontre du Club des Journalistes.


 

La rencontre a débattu du thème: «Développement régional, quel modèle pour la Tunisie». Deux experts, l’Allemande Gabriele Krischel et le Tunisien Sofiène Karoui, ont fait deux présentations sur, respectivement, l’approche allemande en termes de développement économique et les expériences de développement de la Tunisie de 1956 à 2010.
Passant en revue l’approche allemande en matière de développement économique, Gabriele Krischel a essayé d’analyser si le développement régional est égal au développement économique.
Formules de développement des régions défavorisées
L’expert allemande, qui a pris part à des actions citoyennes diverses et vécu des expériences dans le secteur du développement rural, parle de régions défavorisés en Allemagne même notamment dans l’est le ex-Allemagne communiste.

Améliorer la qualité de la vie dans les villages
L’Union européenne, dit-elle, a créé plusieurs fonds, tels que le Feder, l’Eler, Leader, destinés au financement du développement et à l’incitation des collectivités villageoises à prendre l’initiative et exploiter les ressources humaines, économiques et culturelles de leurs localités.
Le fonds d’agriculture européen pour le développement de l’espace (Eler) villageois est, par exemple, le nouvel instrument de financement central de l’UE dans les domaines Agriculture et Espace rural. Eler vise à contribuer à la promotion du développement efficace de l’espace rural à travers l’augmentation de la compétitivité de l’agriculture et de la sylviculture par la promotion de la restructuration, du développement et de l’innovation; l’amélioration de l’environnement et du paysage par la promotion de l’exploitation du territoire; l’augmentation de la qualité de la vie dans les villages et la diversification de l’économie.
Le concept Leader est financé par le fonds Esf. Il est destiné à soutenir des projets des États membres dans l’adaptation des travailleurs dans les entreprises, l’élaboration et la diffusion des systèmes innovateurs de l’organisation de travail, la promotion de l’accès des demandeurs d'emploi, non actifs, femmes et immigrants, au marché du travail; l’intégration sociale des personnes désavantagées et la lutte contre la discrimination sur le marché du travail; le renforcement du capital humain par la réforme des systèmes de formation et l’interconnexion des établissements d'enseignement.
Le projet Life, au budget total d’environ 267 millions d’euros en 2011 dont environ 30 millions d’euros pour l’Allemagne, est destiné à financer des projets d’environnement.

Des idées pour la Tunisie?
Mme Krischel a évoqué l’expérience vécue par la communauté allemande de la Sarre.
A cause de la réduction de l’industrie lourde du charbon et de l’acier, cette région a été victime d’un développement démographique défavorable qui a provoqué la réduction: du trafic urbain (moins des bus et de trains), des revenus publics (moins d’impôts), du pouvoir d’achat (moins de gain par la Tva), de l’approvisionnement alimentaire, médical, social, et même spirituel. Tout ça a résulté en des villages dortoirs et la migration des jeunes.
Mais pareilles localités ont l’avantage d’avoir un environnement sain et agréable, une bonne qualité de vie, des maisons moins chères et la possibilité de vacances agréables, d’où le concept de «tourisme doux».
A partir de 2003, des initiatives ont été prises, avec le concours et le financement de l’Etat allemand et de l’UE, dans des projets de diversification et de modernisation des structures économiques avec pour objectif la création d’emplois.

Think global, act local
La coopération avec des groupes cibles au sein des communautés visées est une nécessité, estime Gabriele Krischel.
Il faut ainsi une politique locale avec des entrepreneurs et des intervenants locaux, des Ong locales (groupes des femmes et des jeunes, communautés d’intérêts etc.) et une administration locale.
Pour Gabriele Krischel, «c’est la tâche des politiques de créer les conditions adéquates pour doter les régions défavorable d’un climat économique favorable et leur permettre d’atteindre le seuil de la prospérité».
«Le premier pas pour un développement régional efficace est la décentralisation », conclut-elle.

Mourad Teyeb