On peut charger le mulet: 35 ans de prison dans le premier procès, 15 ans et 6 mois de prison dans le second. Et le meilleur est encore à venir. On peut continuer de juger indéfiniment Ben Ali… en son absence.


L’ex-président a été condamné lundi pour la seconde fois par contumace dans l’affaire du Palais de Carthage. Le verdict du tribunal de première instance de Tunis est tombé dans l’après midi: 15 ans et 6 mois de prison ferme et 108.000 dinars d’amende.
Il s’agit de l’affaire n°23005. Le procès a été marqué dans la matinée par le retrait des avocats de la défense en raison de la non comparution de l’accusé devant le tribunal afin de réunir les meilleures garanties pour un procès équitable et d'assurer son bon déroulement, conformément aux dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'année 1966, pacte auquel la Tunisie avait adhéré en 1968.
Face au rejet par le procureur de la demande de report de l’affaire formulée par les avocats de la défense et après avoir insisté sur la nécessité d’émettre des mandats d’amener internationaux à l’encontre des accusés, de contacter la famille du président déchu en Arabie Saoudite et de la convaincre d’accepter de comparaître devant la justice, le juge a rejeté la demande des avocats de la défense qui s’est retirée de la salle d’audience. Le procès a alors repris par la lecture de l’acte d’accusation contre l’ex- président, poursuivi pour détention d’armes et de stupéfiants.
Au total : dans les deux affaires du palais Sidi Dhrif (35 ans, verdict du 20 juin dernier) et du Palais de Carthage (15 ans et demi de prison), l’ex-président (75 ans) cumule 50 ans de prison ferme et 199 millions de dinars d’amende.  
Des dizaines d’autres affaires sont en cours... Alors, 15 ans de plus, 15 ans de moins. La justice tunisienne peut continuer à s’occuper.

I. B.