Le premier conseil national du Syndicat des magistrats tunisiens (Smt) s’est réuni dimanche, à Tunis. A l’ordre du jour: l’examen des questions liées au mouvement des magistrats et à leur promotion.


«L’adoption de critères objectifs et clairs dans le mouvement des magistrats et dans l’attribution des fonctions» est à la base de la consécration de l’indépendance de la magistrature, a déclaré la présidente du syndicat, Mme Raoudha Laabidi, citée par l’agence officielle Tap. Selon elle, la promotion n’est pas obligatoirement accompagnée d’une augmentation salariale. Elle est un droit légal. Il faut aussi rompre avec les pratiques du passé, lorsque le mouvement dans le corps des magistrats était utilisé comme un moyen de pression sur les magistrats.
La réunion, mise sous le signe «Une magistrature indépendante est la meilleure garantie pour une démocratie durable», a permis de traiter d’autres questions, comme la relation entre le syndicat et l’Association des magistrats tunisiens (Amt), que la présidente voudrait mettre sous le signe de la complémentarité.
Mme Labidi a affirmé, à ce propos, que le syndicat répondra aux demandes de tous les magistrats sans distinction, qu’ils soient membres de l’association ou du syndicat.
Les membres du bureau exécutif du syndicat ont, pour leur part, exprimé leur satisfaction de l’accord conclu avec le quartet issu du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), chargé de la préparation du mouvement et des promotions des magistrats, mettant l’accent sur la nécessité d’adopter le critère de l’ancienneté dans l’octroi des fonctions et de prendre en considération le choix du magistrat et ses conditions sociales. Ils ont, par ailleurs, dénoncé le ministère de la Justice, qui hésite à honorer ses engagements avec le syndicat concernant l’adoption de la promotion conformément à l’article 33 du statut des magistrats.
Ils ont, d’autre part, réaffirmé leur refus de certains articles du décret-loi portant organisation de la  profession d’avocat, soulignant que cette position n’est pas dirigée contre les avocats mais qu’elle est d’ordre juridique et concerne le bon déroulement de la justice.
Les membres du bureau exécutif du syndicat ont rappelé dans ce contexte la réussite de la grève des magistrats, organisée du 28 au 30 juin dernier, en signe de protestation contre le refus du ministère de donner suite à leurs revendications d’une part, et pour mettre en garde contre la signature du décret-loi par le président de la République par intérim, d’autre part.
La réunion a également permis de traiter des questions en rapport avec l’Amicale des magistrats, les accords signés par le syndicat et l’avenir de la profession à la lumière des changements que vit le pays, particulièrement en ce qui concerne la relation des médias avec les structures représentatives des magistrats.