Le président du parti du Congrès pour la République (Cpr), Moncef Marzouki, persiste et signe: le danger pour la révolution vient des «laïques qui provoquent les extrémistes religieux» et des «rescapés du Rcd».


Intervenant au cours d’une manifestation culturelle organisée par la section régionale de son parti à Sousse, M. Marzouki a appelé les militants du Cpr à «s’attacher aux principes de la révolution qui, a-t-il souligné, n’a pas réalisé tous ses objectifs ni mis un terme à la corruption et à la dictature». Il s’est dit cependant convaincu que le peuple tunisien est capable d’édifier un Etat civil et démocratique pour que chaque citoyen puisse bénéficier de tous ses droits dans le cadre d’un régime véritablement républicain.
«Certaines parties constituent aujourd’hui un danger pour le pays», a-t-il dit, en désignant, particulièrement, les «laïques qui provoquent les extrémistes religieux», mais aussi les «services de renseignement et les rescapés du Rcd dissous qui veulent conduire le pays à l’anarchie et à l’instabilité».

Pas d’alliance avant les élections
Le président du Cpr a appelé le gouvernement de transition à «œuvrer loyalement à préparer la voie pour un gouvernement d’unité nationale après les élections de la Constituante». «Seule la Constituante disposera de la légitimité de décider des programmes et de traiter des dossiers de développement», a-t-il relevé. La Constituante se chargera également, selon lui, de réformer les secteurs de la justice, de la sécurité et des médias, de placer le pays sur la voie de l’unité nationale et de mettre un terme à toute intervention étrangère dans ses affaires.
M. Marzoouki a affirmé, par ailleurs, qu’il «ne compte nouer des alliances avec aucun parti avant les élections de l’Assemblée nationale constituante». Le Cpr s’engagera dans les élections de la Constituante avec ses propres listes pour mesurer son «véritable poids», a-t-il ajouté, soulignant qu’après les élections, son parti n’écartera pas une action commune avec des formations qui lui sont proches pour constituer un gouvernement d’unité nationale sur la base de programmes communs.