Ben Ali sera jugé, jeudi prochain, par contumace, dans deux nouvelles affaires de corruption relatives à des transactions immobilières douteuses dans lesquelles sont impliquées également deux de ses proches.


L’annonce a été faite, aujourd’hui, par le représentant du ministère de la justice Mohamed Askri, lors de la réunion périodique avec la presse au Palais du Gouvernement, à Tunis.
L’ex-président sera jugé par la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Dans la première affaire, Il est accusé «d’abus de pouvoir pour être intervenu personnellement» afin de permettre l’acquisition «frauduleuse» d’un terrain de 45.000 m2 aux quartier huppé des Berges du Lac, à la lisière de Tunis, en faveur de sa fille Nesrine et son gendre Sakhr El Materi pour un montant nettement inférieur aux prix courants.
Selon M. Askri, l’opération à la société Les Hirondelles détenue par la fille de l’ancien président et son gendre (en fuite au Qatar) a permis à ces derniers de réaliser un bénéfice «illicite» de 18 millions de dinars. Le terrain ayant été cédé à 57 dinars  le mètre carré alors que le prix réel s’élevait à 880 dinars.
La deuxième affaire porte sur la cession, sur «intervention personnelle» de l’ancien chef d’Etat, d’un lot de terrain de 44.000 m2 situé dans le même quartier en faveur de la société Al Hajar (La Pierre) appartenant à son gendre Sakhr El Materi
Initialement destiné à être aménagé en espace vert, le terrain a été transformé en lotissements pour la construction. Il a été acquis à 23 dinars le mètre carré au lieu de 350 dinars son prix réel, a précisé M. Askri. Qui s’est dit persuadé que ces nouveaux procès et ceux qui les ont précédés sont susceptibles d’appuyer les efforts des autorités tunisiennes pour obtenir l’extradition de l’ex-président et de ses proches et de récupérer les avoirs transférés illicitement à l’étranger.
Le 20 juin dernier, Ben Ali a été condamné ainsi que son épouse, par contumace, à 35 ans de prison et 80 millions de dinars pour malversations et détournement de fonds. Il a aussi écopé, seul, dans un autre procès, de 15 ans et demi de prison et 100.000 dinars d’amende pour détention de stupéfiants, d’armes et d’objets archéologiques, retrouvés au Palais de Carthage, après sa fuite du pays le 14 janvier.
Il est au total poursuivi avec son entourage dans 113 affaires dont une trentaine relevant de la justice militaire, selon les derniers chiffres officiels.