Cette réaction du président de l’institution chargée de préparer l’élection de l’Assemblée constituante, le 23 octobre prochain, fait suite aux déclarations du magistrat Mokhtar Yahyaoui à la presse tunisienne, appelant à la démission du président de la Haute instance. Ce dernier n’aurait pas, selon lui, respecté des engagements qu’il a pris, dans le cadre de l’initiative visant à convaincre les membres du parti islamiste Ennahdha de reprendre leur place au sein de l’Instance. M. Yahyaoui a, en effet, arrangé une réunion entre M. Ben Achour et des dirigeants d’Ennahdha. Ces derniers ont posé des conditions pour la réintégration de l’instance, où ils ont suspendu leur participation. Ces conditions, rapportées par Ennahdha dans un communiqué sont les suivantes:
- l’élargissement de la composition de la Haute instance et l’ouverture sur d’autres parties ;
- l’extension de la représentation et l’amélioration du rendement du bureau de la Haute instance;
- l’instauration du principe du consensus sans recours au vote;
- l’élaboration d’un calendrier pour les travaux de l’Instance jusqu’à la fin de son mandat le 23 octobre.
M. Ben Achour a-t-il pris des engagements à faire respecter ces conditions? Le président de la Haute instance a affirmé avoir accueilli favorablement l’initiative visant à rétablir le consensus et a exprimé son souhait d’un retour du mouvement Ennahdha, invitant toutes les parties qui s’étaient retirées ou ayant suspendu leur participation à cette structure à y reprendre leur place sans que cela ne se fasse pas «au détriment de la Haute instance», a-t-il dit.
Pour lui, l’initiative de Mokhtar Yahyaoui pour dépasser les divergences au sein de la Haute instance offre «une plate-forme de négociation» permettant d’aboutir à un projet consensuel qui sera soumis à la Haute instance. Les quatre points cités plus hauts n’engagent donc pas, selon lui, l'Instance. Ils feraient, tout au mieux, l’objet d’un débat entre ses membres.
Imed Bahri