Des postes de police ont été attaqués à Menzel Bourguiba et à la cité populaire d’Intilaka, à l’ouest de la capitale, et des troubles ont eu lieu dans plusieurs régions, attribués par le pouvoir aux extrémistes religieux.


Les postes de police ont été attaqués dans la nuit de samedi à dimanche. Les attaques ont fait au moins quatre blessés graves.
A Tunis, dans la cité populaire d’Intilaka, 300 à 400 personnes, dont certains armés de pierres et de cocktails molotov, ont tenté de pénétrer dans le principal poste de police et les affrontements ont duré plusieurs heures. «Ils sont venus exprès pour incendier le poste, certains avaient des sabres, d’autres ont jeté des cocktails molotov», a déclaré à l’Afp un agent sous couvert de l’anonymat.

Quatre personnes gravement blessées

Des pneus incendiés, des pierres et des restes de barricades jonchaient la route devant le poste de police, a constaté l’agence. Dans l’enceinte du poste, des traces de cocktail molotov et des vitres brisées témoignaient de la tentative d’assaut.

A peu près à la même heure, des attaques contre la police et des magasins se sont produites à Menzel Bourguiba, ville industrielle au nord de Tunis, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur Mohamed Hichem Moueddeb. Quatre personnes ont été gravement blessées et transférées à Tunis, a-t-il ajouté, précisant qu’il ne s’agissait pas de policiers.
Dans un communiqué diffusé dimanche, le ministère de l’Intérieur a dénoncé un mot d’ordre des extrémistes pour semer le désordre dans le pays, faisant part de mouvements de troubles accompagnés d’actes de destruction et d’incendie dans différentes régions du pays. Le ministère accuse «des groupes d’extrémistes» d’avoir perpétré des actes de troubles, de destruction et d’incendie «suite à mot d’ordre donné par des forces extrémistes afin de ternir le climat de sécurité et de stabilité qu’a connu le pays ces derniers temps». Les troubles ont eu lieu dans les régions de J’beniana, Kairouan, Sousse, Hammam Ghezaz, Sers, Negra, Cité Intilaka (Tunis) et El Agba, près de Manouba.

Vol de deux fusils Shtayer
Ces actes de troubles, précise le ministère, ont atteint leur paroxysme dans la ville de Menzel Bourguiba où «un groupe d’extrémistes religieux accompagné de délinquants» a attaqué le poste de police de la ville où il s’est emparé de deux fusils Shtayer et d’autres équipements. Les manifestants ont ensuite incendié le poste de police, le centre Ennajah, la recette des finances et le siège de la Cnam ainsi que des voitures et des centres commerciaux.
Les accrochages entre policiers et manifestants ont fait six blessés parmi les policiers, dont quatre sont actuellement en soins intensifs. Les policiers se sont opposés aux manifestants «sans pour autant faire usage d’armes à feu».
Ces évènements, explique le ministère de l’Intérieur, viennent suite «à l’échec du sit-in de la Kasbah3» auquel ont appelé «des partis politiques extrémistes» qui cherchent à faire avorter le rendez-vous électoral du 23 octobre soutenu en cela par une chaîne de télévision dont le communiqué ne précise pas l’identité. Mais l'allusion fait penser à la chaîne qatarie Al Jazira.

I. B.