Un dirigeant du mouvement islamiste tunisien Ennahdha, Me Noureddine Bhiri, a appelé lundi à éviter toute recrudescence de la tension et à adopter la voie du dialogue, après les troubles violents survenus en Tunisie ces derniers jours.
Dans un entretien téléphonique à l’Associated Press, il a considéré que son mouvement n’était pas concerné par les propos tenus dans la matinée par le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi qui a accusé «des courants extrémistes religieux», sans les nommer, d’être à l’origine de la flambée de violence qui a affecté plusieurs régions du pays.
«Nous sommes contre la violence quelle qu’en soit l’origine», a-t-il assuré, en dénonçant à la fois «la répression» des manifestants et les actes de violence perpétrés contre les institutions et les biens publics et privés.
Il a exprimé sa «solidarité» avec les manifestants agressés par les forces de l’ordre et également avec les agents de police blessés au cours des affrontements, tout en réitérant l’attachement du mouvement islamiste au «respect du droit de manifestation dans un cadre pacifique et civilisé».
«Tous les partis, y compris Ennahdha, ainsi que le gouvernement doivent conjuguer leurs efforts pour préserver l’unité de la société et mener à bon port la transition démocratique devant être scellée par des élections libres et transparentes le 23 octobre», a-t-il soutenu.
De son côté, le porte-parole du parti islamiste tunisien non reconnu Attahrir (Libération) Ridha Belhaj a nié toute implication de sa formation dans les violences.
«Notre credo est la discipline, et c’est nous qui avons mené la première campagne contre la violence dans laquelle certains veulent entraîner le pays», a-t-il déclaré à l’AP.
Selon le responsable d’Attahrir, une formation radicale qui prône l’application de la chariaâ (législation islamique), M. Essebsi joue «un rôle dangereux». Il l’accuse de «pirater la volonté populaire» et d’être porteur d’un «agenda occidental, notamment français».
«Au lieu de calmer la situation, il entretient la tension», a-t-il encore accusé, en affirmant que plusieurs incidents, tels l’attaque du CinémAfric'Art à Tunis où devait être projeté un film sur la laïcité, ont été «montés de toutes pièces».
Source : AP.