Le Pdp accuse, à demi-mot, Ennahdha d’être derrière les actes de violence survenus, ces derniers jours, dans plusieurs régions du pays. Ennahdha répond en exigeant une enquête…


La secrétaire générale du Parti démocratique progressiste (Pdp), Maya Jeribi, a dénoncé, lors d’une conférence de presse, mardi, les événements douloureux vécus par la Tunisie, ces derniers jours et qui ont fait un martyr, dans les affrontements de Sidi Bouzid au cours desquels quatre agents de sécurité ont été victimes d’actes criminels leur ayant causé des blessures graves.
Evoquant les instigateurs de ces actes de violence, elle a indiqué que «des forces cherchent à prendre le pouvoir par une autre voie que celle des élections et à faire avorter le processus électoral». Elle a, en outre, imputé à «des parties politiques» la responsabilité de la dégradation de la situation, des parties, a-t-elle souligné, qui avaient appelé dans des communiqués et des déclarations, au cours de la dernière période, à la chute du gouvernement et son remplacement par un gouvernement d’unité nationale, ce qui a envenimé la situation et ouvert la voie aux dérapages dangereux.
De son côté, le président du Pdp, Ahmed Néjib Chebbi, a réaffirmé le soutien de son parti au processus électoral pacifique, appelant toutes les forces démocratiques à unir les efforts pour faire face à toutes les tentatives cherchant à ébranler la stabilité, contourner l’échéance électorale du 23 octobre et «prendre le pouvoir avec l’aide de minorités violentes».
Les deux leaders du Pdp font évidemment allusion au parti Ennahdha que tous les sondages d’opinion donnent favori de l’élection de l’Assemblée constituante. Ennahdha serait-il en train de se saboter lui-même et d’œuvrer pour faire échouer un scrutin qui lui est promis… par les sondages?        
La réponse, le président du parti, Rached Ghannouchi, l’apportera dans une conférence de presse, le même jour, durant laquelle il nié toute implication de son parti dans les actes de violences survenus dans différentes régions du pays. Il a considéré les actes de violences comme «un faux-pas dans le processus de transition visant à retarder le rendez-vous des élections de l’Assemblée constituante, mais également à ralentir les poursuites contre les responsables incriminés de l’ancien régime et à récupérer les avoirs volés».
M. Ghannouchi a, par ailleurs, exigé que des enquêtes soient menées par une instance indépendante pour délimiter les responsabilités dans les actes de violences et lever le voile sur leurs véritables auteurs.  
Le leader d’Ennahdha a également invité l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) à se libérer des entraves procédurales au niveau des inscriptions sur les listes électorales, lui proposant d’informer par courrier tout citoyen répondant aux critères de son inscription sur les listes électorales.
Répondant aux accusations de double langage politique portées contre le mouvement, M. Ghannouchi a affirmé que «ce qui est sûr, c’est que le mouvement Ennahdha ne milite pas pour le renversement du gouvernement, mais pour garantir la meilleure transition démocratique», tout en réaffirmant l’engagement de son parti pour le maintien de la date des élections.

Imed Bahri (avec Tap)