Une marche a été organisée jeudi à Tunis pour dénoncer «la violence et le chaos» et s’opposer aux «forces de régression et de fanatisme». Elle a réuni quelques centaines de personnes.


À l’appel de huit partis politiques, et en l’absence des islamistes d’Ennahdha, dont la demande de participation a été rejetée par les organisateurs, plusieurs centaines de Tunisiens ont manifesté jeudi à Tunis pour dénoncer «la violence et le chaos».

L’exclusion du parti Ennahdha
En réponse à une question sur l’absence du Mouvement Ennahdha à cette manifestation, le secrétaire général du Fdtl a indiqué à l’agence Tap que «jusqu’à la veille, le Mouvement Ennahdha était prêt à participer à cette marche, mais que pour des raisons qu’il serait très long à expliquer, il en fut exclu».
Les protestataires, mobilisés à l’appel de huit partis libéraux et de gauche, ont exprimé leur détermination à faire respecter la date du 23 octobre pour l’élection de l’Assemblée nationale constituante censée mettre la Tunisie sur les rails de la démocratie.
Les manifestants, encadrés par la police, ont défilé dans le calme sur trois kilomètres, de la Place de la République (Le Passage) passant par l’avenue de la liberté pour aboutir à la Place Pasteur, un des principaux axes de la capitale. «Oui à l’unité, non au Rcd!» ont crié les manifestants en allusion à l’ex-parti au pouvoir dissous dont les cadres sont soupçonnés de reprendre du service.
«Nous voulons dénoncer le recours à la violence et appeler à l’union pour la réussite de la révolution et du processus démocratique», a indiqué à l’Afp Issam Chebbi, secrétaire adjoint du Parti démocrate progressiste (Pdp). Il fait allusion aux incidents violents ayant éclaté au cours des derniers jours dans diverses villes du pays, notamment à Menzel Bourguiba (au nord de Tunis) où des groupes d’individus ont attaqués des postes de police faisant au moins 6 blessés et à Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, où un enfant de 14 ans a été tué par balle lors de la dispersion d’une manifestation.

Unir les forces politiques nationales
Dans une déclaration à l’agence Tap, le premier secrétaire du Mouvement Ettajdid, Ahmed Ibrahim, a estimé que la violence est inadmissible, insistant sur la nécessité de respecter la saine émulation entre les différentes formations politiques. Il a ajouté que le peuple tunisien veut la stabilité et veut s’exprimer dans un cadre de légitimité qui passe impérativement par les élections.
De son côté, le secrétaire général du Fdtl, M. Ben Jaâfar a affirmé que seule la réussite de la Tunisie dans l’opération de transition démocratique est exigée aujourd’hui. Il a, par ailleurs, relevé que ce qui menace actuellement le pays est l’instabilité, appelant l’ensemble des forces nationales à s’unir pour répondre, dans les meilleures conditions, aux exigences des élections du 23 octobre.
Pour sa part, le Secrétaire général du parti Afek Tounes, Yassine Brahim, a précisé que l’objectif de cette action est de mettre en exergue l’importance de la cohésion des différentes forces nationales autour du choix démocratique, unique voie pour la réalisation des objectifs de la révolution.
Ahmed Néjib Chebbi, fondateur du Parti démocrate progressiste (Pdp) a, quant à lui, estimé que cette marche pacifique est «un premier message émis par les forces démocratiques pour exprimer leur unité et leur vigilance face aux manœuvres tendant à avorter le processus démocratique», formant l’espoir d’un retour à la normale particulièrement en cette étape décisive.
Le secrétaire général du Parti socialiste de gauche (Psg), Mohamed Kilani, a signalé que cette marche symbolise la volonté de toute une société qui refuse la violence, appelle à la stabilité et au retour à la légitimité consensuelle et sensibilise l’opinion publique quant à la nécessité de manifester pacifiquement.

Sources : agences.