C’est ce qu’a déclaré, jeudi, Kadhem Zine El Abidine, le représentant du ministère de la Justice, au cours de la rencontre périodique de la cellule de communication du Premier ministère avec la presse.
Parmi les dernières affaires figure notamment celle impliquant le président déchu et un responsable de la société Tunisair, dont l’instruction a commencé le 20 juillet, sous l’accusation d’abus de pouvoir et corruption financière.
Le représentant du ministère de la Justice a expliqué que l’ancien président s’est accordé le privilège de la mise à sa disposition et à celle de la présidence de la République d’un avion de Tunisair, sans aucun droit, en plus des équipements complémentaires pour cet avion fournis par la société et dont le coût très élevé a été supporté par la société nationale.
Zine El Abidine a, en outre, indiqué qu’une instruction a été ouverte dans l’affaire qui concerne la sœur de l’épouse du président en fuite, Jalila Trabelsi, et l’un des responsables de l’Office national des ports aériens (Opat) relative à la mise à la disposition de l’accusée d’une voiture administrative et d’un fonctionnaire, sans aucun droit, ce qui a engendré de pertes financières pour l’Office.
D’autre part, M. Zine El Abidine a expliqué que l’instruction dans «la grande affaire» contre le président déchu s’accélère, surtout que l’examen du dossier a été pris en charge par le doyen des juges d’instruction.
Sur cette base, de nombreuses commissions rogatoires ont été émises contre 60 accusés dans l’affaire, notamment pour constitution de bande de malfaiteurs dans l’intention de porter atteinte aux biens et aux personnes, blanchiment d’argent et corruption financière et immobilière.
Il a ajouté qu’un homme d’affaires connu et son épouse ont été accusés de complicité dans la même affaire. Des biens leur appartenant (16 millions de dinars en devises) placés dans une banque tunisienne ont été gelés. Ces sommes étaient destinées pour des virements aux comptes de sociétés vitrines appartenant au président déchu et ses proches, avec l’intention de les exploiter dans des opérations de blanchiment d’argent volé au peuple tunisien.
Par ailleurs, le représentant du ministère de la Justice a fait savoir que deux équipes tunisiennes composées de représentants des ministères de la Justice et de l’Intérieur, et de juges d’instruction, se sont rendus, au début de ce mois, au siège d’Interpol, à Lyon (France), pour appuyer la demande de la Tunisie de récupérer l’argent volé au peuple tunisien, par le président en fuite et sa famille.
Le directeur général des affaires pénales au ministère de la Justice et le doyen des juges d’instruction, a-t-il ajouté, ont pu rencontrer leurs homologues dans les pays auxquels des commissions rogatoires ont été adressées contre le président déchu, les membres de sa famille et celle de son épouse, afin d’examiner les moyens d’exécuter ces commissions rogatoires. Il a affirmé que l’Interpol, l’organisation non-gouvernementale Star, le Bureau des Nations-Unies pour la lutte contre la corruption et le crime, et le Réseau européen pour la justice, à la Haye, ont participé à l’organisation de ces rencontres.
M. Zine El Abidine a, d’autre part, indiqué que la seconde équipe qui a visité la France, récemment, a pu rencontrer les représentants des pays qui sont passés par des situations similaires à celle par laquelle passe la Tunisie, actuellement, ainsi que ceux d’autres pays qui veulent aider le peuple tunisien à récupérer ses biens pillés, notamment le Canada, les Emirats arabes unis, la Jordanie et d’autres Etats.
Dans un autre volet, le représentant du ministère de la Justice a indiqué que 8.500 détenus sur les 11.000 qui s’étaient évadés, après la révolution, ont été rattrapés et réintégrés dans leurs prisons. Il a relevé, dans ce contexte, que le nombre total des détenus dans les établissements pénitentiaires, en Tunisie, est de 20.150, sachant qu’il était de 31.000, avant la révolution.
Source : Tap.