Pour gagner du temps, le Dr Sahbi Basly, fondateur et leader du parti Al-Mustakbal (l’Avenir), préconise la tenue la plus rapide possible d’un référendum.


Selon l’ex-ambassadeur de Tunisie en Inde, en Espagne et en Chine, qui parlait dans une interview à ‘‘France-Soir’’, le référendum poserait au peuple deux questions: «Quel régime souhaitez-vous pour la Tunisie?» et «Voulez-vous une nouvelle Constitution, ou que l’actuelle Constitution soit amendée?». Ensuite, le 14 janvier 2012, pour le premier anniversaire de la révolution, seraient organisées des élections générales: municipales, législatives, présidentielle. Pour Dr Basly, il s’agit de revenir rapidement «à la légalité constitutionnelle en tournant la page de l’ancien régime et en créant, après la Constituante qui sera issue du scrutin du 23 octobre, une IIe République».
Interrogé à propos de la «menace islamiste» agitée par certains partis, De Basly s’est inscrit en faux contre cette analyse. «Je le dis en mon âme et conscience : il n’y a pas, aujourd’hui en Tunisie, un péril islamiste. Depuis cinquante ans, notre société a libéré la femme, et les femmes sont aujourd’hui le premier rempart contre le fanatisme et l’obscurantisme», a-t-il dit. Et d’ajouter, dans une démarche consensuelle: «Les islamistes d’Ennahda font partie du paysage politique tunisien. Leur parti a été légalisé. Il faut donc tenir compte de leur poids et de leurs analyses. Mais pour coexister avec les autres, ils le savent, ils doivent strictement respecter les règles du jeu démocratique.» Le feront-ils ? Réponse de l’ancien gouverneur de Médenine et de Sfax: «Ils n’ont pas d’autre choix. Sans compter que, chez eux aussi, il y a des sensibilités variées, avec des courants radicaux et d’autres plus modérés avec lesquels nous pouvons construire demain un nouveau paysage politique tunisien conforme à nos valeurs et traditions de tolérance, de modernité et d’ouverture.»