«Allons-nous passer de la corruption de la dictature à la corruption démocratique?», s’est demandé Moncef Marzouki, en interpellant les partis Ennahdha, Pdp et Ettakatol sur leur financement occulte.


Dans une lettre ouverte diffusé jeudi, le leader du Congrès pour la république (Cpr), M. Marzouki soulève la question du financement des partis en Tunisie et, surtout, des trois qui ont déployé jusque là les plus gros moyens financiers, à savoir le parti islamiste Ennahdha, dirigé par Mohamed Ghannouchi, le Parti démocratique progressiste (Pdp) de Néjib Chebbi et le Forum démocratique pour les libertés et le travail (Fdtl ou Ettakatol), de Mustapha Ben Jaâfar.
M. Marzouki ne se contente pas de s’interroger sur l’origine des fonds dont disposent ces partis, il dénonce aussi le retour des pratiques clientélistes qui étaient la marque du Rcd, l’ancien parti au pouvoir, à savoir le conditionnement de l’attribution de postes d’emploi et d’aides financières aux jeunes dans les régions à leur adhésion à tel ou tel parti.
Dr Marzouki trouve indécentes les campagnes d’affichage publicitaires lancées par le Pdp et Ettakatol, confondant la politique au marketing du savon. S’interrogeant sur le coût de ces campagnes, il appelle les deux partis à investir les fonds ainsi dilapidés dans la tenue de rencontres et d’ateliers de formation à l’attention du public pour lui expliquer leurs programmes et les enjeux de la transition politique dans le pays.