Le projet de décret-loi organisant les partis politiques a été adopté, jeudi, sans prendre en considération les amendements proposés par le Parti démocrate progressiste (Pdp).


Dans leurs interventions à propos des amendements proposés, les membres de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution ont affirmé leur attachement à la copie qu’ils avaient adoptée, lors de la séance du 20 juillet, ainsi que leur refus de parrainer les amendements proposés par le Pdp dans l’article 18 du projet de décret-loi interdisant le financement des partis politiques par des personnalités morales.

Le Pdp pas content !

Les représentants du Pdp, qui étaient absents de la séance, avaient-ils d’autres urgences ou ont-ils voulu manifester ainsi leur mécontentement? La réponse n’a pas tardé. «L’adoption du projet de décret-loi, sans qu’il ne soit soumis au vote, porte un coup dur au principe consensuel», a déclaré à l’agence Tap, Issam Chebbi, à l’agence Tap, secrétaire général adjoint du parti démocrate progressiste (Pdp). Le représentant du Pdp au sein de la Haute instance, a estimé que celle-ci «se trouve dans une réelle impasse qui inquiète et préoccupe». M. Chebbi a cependant écarté la possibilité d’un retrait de son parti de la Haute instance. Car, a-t-il expliqué, le Pdp considère encore l’Instance, «en dépit de sa faiblesse – seulement 60 membres sur un total de 150 assistent à ses travaux – comme étant l'un des instruments de la transition démocratique».
Le Pdp s’était retiré, le 20 juillet dernier, d’une séance de l’Instance en signe de protestation contre son refus d’introduire sa proposition sur le financement des partis par les personnes morales dans le projet de décret-loi organisant les partis politiques.

Le Fonds de soutien à la démocratie
Pour ce qui est de l’article 19, relatif à la création d’un Fonds de soutien à la démocratie, contenu dans le même projet, les intervenants ont jugé l’idée bonne, en attendant la promulgation prochaine d’un décret-loi le concernant et qui sera adopté après l’élection de l’Assemblée nationale constituante, afin que les partis puissent bénéficier de leur financement au prorata du nombre de sièges dont ils disposeront dans cette instance.
Par ailleurs, une délégation formée de représentants du conseil de l’Instance a été choisie pour examiner, avec le gouvernement de transition, les obstacles entravant le jugement des symboles de l’ancien régime et permettant d’identifier les moyens pour accélérer ce processus.
Au début de la séance, le président de la Commission de soutien aux efforts de secours dans les gouvernorats du sud tunisien, relevant de la Haute instance, Abdelbasset Belhassen, a présenté un exposé filmé sur les visites effectuées dans la région du 27 au 29 juillet, pour s’informer des conditions d’accueil des réfugiés et de leurs problèmes, ainsi que des préoccupations des citoyens et de leurs revendications.