Le Mouvement Ettajdid interpelle le gouvernement sur la libération de certains symboles de l’ancien régime et exige une volonté claire d’assainir le pays.


Ce parti de centre-gauche, héritier du Parti communiste tunisien (Pct), a indiqué, vendredi, que les libérations, ces derniers jours, de plusieurs anciens ministres impliqués dans des affaires, et la permission de voyager accordée à certains symboles du régime déchu «posent une série d’interrogations légitimes sur le sérieux de l’opération de rendre compte et d’épuration de l’administration et des postes de décision aux niveaux central et régional, des personnes ayant eu une relation étroite avec l’ancien régime».

Les dangers de détournement
Le communiqué d’Ettajdid intervient suite aux deux décisions de libérer les anciens ministres, Béchir Tekkari et Abderrahim Zouari (ce dernier a été maintenu en détention dans une autre affaire), et de la permission accordée à l'ancienne présidente de l’Organisation tunisienne des mères (Otm), Saida Agrebi, de quitter le territoire national en direction de la France, alors qu’un rapport du ministère des Finances dénonce de nombreux abus dans la gestion financière de cette organisation.
Le mouvement Ettajdid exige une levée de tous les obstacles empêchant l’opération de demande des comptes, d’accélérer et d’élargir cette opération «pour qu’elle soit un message sans équivoque sur le sérieux de la rupture entamée avec le régime d’oppression et de corruption» et comme condition essentielle pour renforcer la confiance des citoyens dans le processus de transition démocratique et de sa protection contre les dangers de détournement des objectifs de la révolution.

Opacité et confusion
Le mouvement demande au gouvernement de transition de mettre fin à la situation d’opacité et de confusion, et de prendre des décisions de réforme audacieuses et immédiates au niveau des différentes structures, particulièrement celles liées à l’appareil sécuritaire et judiciaire, afin «de traduire en justice sans ralentissement, et en toute crédibilité et de punir toute personne responsable de crimes, de meurtres, de détournement d'argent public et privé où qu’ils soient».