La secrétaire générale du Pdp répond ainsi aux détracteurs de son parti qui s’interrogent sur les signes de richesse, aussi voyante que soudaine, du Pdp, et soupçonnent des financements douteux d’hommes d’affaires affiliés à l’ancien régime. Le comité d’experts comptables évoqué par Mme Jribi est, bien entendu, composé de… militants du Pdp. C’est très rassurant…
Des appétits à satisfaire et des places à distribuer
Maya Jribi, qui parlait au cours d’une conférence de presse, tenue, vendredi matin, à Tunis, a, par ailleurs, annoncé l’élargissement des structures du parti, portant à 15 le nombre des membres de son bureau exécutif au lieu de 6, alors que les membres du bureau politique passent à 61 contre 20 par le passé, et ceux du comité central de 50 à 206 membres. Comme quoi, il y a désormais des appétits à satisfaire et des places à donner à ceux qui les exigent.
Mme Jribi a aussi indiqué que cette mesure intervient dans le cadre de la modernisation du parti et pour mieux répondre aux exigences de l’étape actuelle qui impose une ouverture sur l’ensemble des composantes de la société. Elle a précisé que le Pdp a été renforcé par l’adhésion de plusieurs cadres et personnes hautement qualifiées qui représentent désormais le tiers des membres au sein de ses structures. Elle a annoncé la mise en place d’un bureau d’experts, au sein du parti, ayant un rôle «d’observatoire» des politiques générales du pays à tous les niveaux économique, social et politique.
Le Pdp a besoin de mobiliser d’importants financements
En réponse aux questions des journalistes sur la position du parti quand à l’adoption du projet de loi organisant les partis politiques et la non prise en compte de l’amendement avancé par ses représentants au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, Maher Hnaien, membre du bureau exécutif du Pdp, a mis en relief le soutien du parti à l’idée de créer un «fonds de soutien à la démocratie», réaffirmant l’attachement du Pdp à la concorde au sein de l’Instance qu’il a qualifiée comme étant une des plus importantes structures existantes en Tunisie de l’après-révolution.
Il a d’autre part mis l’accent sur la nécessité de constituer des partis modernes civiques, de leur assurer les moyens logistiques et matériels nécessaires afin qu’ils puissent jouer leur rôle. Cette situation, a-t-il dit, nécessite la mobilisation d’importants financements qui ne peuvent être assurés que par des personnes morales, précisant que «malgré ce qui s’est passé, nous restons positifs et nous appelons à un retour de la concorde au sein de l’instance».
Dans le même contexte, Maya Jribi a indiqué que «seul l’argent propre sera accepté dans le cadre d’un strict contrôle», précisant qu’un comité d’experts-comptables au sein du parti aura la charge de vérifier les ressources financières et leur provenance.
Bienvenues aux Rcdistes… intègres !
Au sujet de l’adhésion des anciens membres du Rcd au Pdp, Mme Jribi a indiqué que la position de son parti est constante vis-à-vis de son ouverture à toutes ces personnes, à la seule condition qu’il ne soit pas prouvé leur implication dans des affaires de corruption financière ou administrative, faisant remarquer que la révolution du 14 janvier s’est engagé pour l’ensemble des Tunisiens afin d’assurer leur unité et refuser toute exclusion ou marginalisation.
Mme Jribi n’a cependant pas indiqué si une enquête sérieuse est effectuée à propos des cadres de l’ex-Rcd qui rejoignent en masse le Pdp pour savoir s’ils ont ou non commis des abus sous l’ancien régime.
Quid de la libération des anciennes figures de la corruption? Quid de la lenteur des procès des membres du clan Ben Ali? Qui des violences dans certaines régions du pays? Quand le Pdp va-t-il se rendre dans les régions déshéritées du pays, ou va-t-il se contenter de faire des meetings… sur la côte?
Les dirigeants du Pdp vont devoir répondre à ces questions que se posent les Tunisiens.
I. B.