Syndicat des magistrats tunisiens (Smt) critique «le favoritisme et le népotisme» caractérisant les décisions du ministère de la Justice relative aux corps des magistrats.


La commission administrative du Smt, réunie lundi à Tunis, a estimé que le récent mouvement dans le corps judiciaire «n’a pas répondu aux aspirations des magistrats ni respecté les critères fixés par le syndicat et la commission quadripartite». «Le favoritisme et le népotisme ont prédominé cette opération, ce qui a suscité une vague de contestations», a précisé la Commission.
La commission administrative dénonce également «l’attribution automatique de fonctions professionnelles sans pour autant tenir compte du critère d'ancienneté». Elle fait état, par ailleurs, du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire marqué par l’encombrement de la cour de cassation et l’insuffisance de magistrats dans le reste des tribunaux.
La commission administrative demande, à cet effet, d’opérer un mouvement partiel, avec la participation du syndicat, pour réparer les injustices conformément à des critères objectifs.
Le Syndicat des magistrats tunisiens met aussi l’accent sur la nécessité pour toute personne impliquée dans des actes de corruption de rendre des comptes, dans le droit-fil de la consécration de la justice transitionnelle, rejetant, à ce propos, «toute forme de jugement collectif».
Sur un autre plan, elle stigmatise «la campagne de dénigrement qui a pris pour cible les magistrats loin de tout cadre juridique, révélant que «cette campagne est menée à des fins politiques par certaines parties qui agissent sous couvert de la magistrature ou du barreau pour atteindre des objectifs qui n’ont aucun rapport avec l’indépendance de la justice et la primauté de la loi».
En conclusion, la commission met en garde contre de l’implication de la magistrature dans la joute électorale et le jeu politique qui, affirme-t-elle, ne peut qu’affecter le prestige de cette institution et lui porter la responsabilité de la dégradation de la situation politique dans le pays.