Comment expliquer cet «engouement» pour les élections de la part des habitants de ce gouvernorat, en comparaison avec le reste du pays?
Le président de la section régionale de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), qui a rapporté ces chiffres à l’agence Tap, attribue cet «engouement» à la prorogation des délais d’inscription sur les listes électorales et à la mise en place de plusieurs unités d’inscription mobiles dans les zones industrielles et dans des zones rurales et quartiers à forte densité démographique comme les délégations de Mornag, M’hamdia, Fouchana, Hammam Chott (Borj Cedria) et Ezzahra (Borj Louzir). Il l’attribue aussi à l’aménagement d’un bureau d’inscription au siège de la section régionale au profit des Tunisiens à l’étranger.
On peut aussi expliquer cet «engouement» par le profil sociologique de ce gouvernorat à la fois industriel et agricole, dont la population est constituée d’ouvriers et d’agriculteurs, de classes moyennes inférieures et pauvres. Cet électorat est généralement favorable aux thèses des islamistes d’Ennahdha, qui a une grande capacité de mobilisation.
Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha habitant lui-même à Ben Arous, son parti est naturellement bien implanté dans cette banlieue populaire de la capitale. Mais de là à dire que cette circonscription reviendra aux islamistes il y a un pas qu’il serait prématuré de faire.
Imed Bahri