Le 7 août, Kapitalis s’interrogeait à propos de «L’étrange silence des activistes tunisiens sur les massacres en Syrie». Ces derniers ont finalement bougé. Il était temps…
Des militants associatifs tunisiens ont en effet organisé, mercredi matin, devant l’ambassade de Syrie à Tunis, une marche de soutien au peuple syrien dans sa lutte pacifique «pour la liberté et la justice sociale».
Cette marche intervient «en signe de protestation contre les meurtres sauvages et prémédités, les arrestations arbitraires et les atteintes à la dignité humaine», affirment les organisateurs.
Les participants ont scandé des slogans dénonçant les méthodes répressives et les tueries sauvages commises dans ce pays. Ils ont appelé les autorités syriennes à mettre fin aux massacres et à l’extermination des civils désarmés, et à respecter la volonté du peuple syrien de choisir son destin.
La présidente de la section de Tunis d’Amnesty International, Soundes Garbouj, a indiqué à l’agence Tap que cette marche est «une réponse des associations et des organisations tunisiennes au slogan crié en Syrie ‘‘Votre silence nous tue’’; ce qui a permis de nous rassembler sous un signe rassembleur ‘‘Promesse, nous ne nous tairons plus’’».
C’est un début et d’autres manifestations suivront pour dénoncer ces violations et ces crimes, a-t-elle ajouté, relevant qu’Amnesty agit à l’échelle internationale pour des pressions en vue de faire cesser ces massacres et mettre en garde contre les injustices commises contre le peuple syrien.
De son côté, le vice-président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (Ltdh), Hatem Chaabouni, a expliqué que l’objectif de ce mouvement est de faire parvenir la voix du peuple tunisien qui a mené la première des révolutions arabes, et d’exprimer son soutien total et sa solidarité avec la révolution du peuple syrien contre la dictature, la répression et les meurtres.
Pour sa part, la représentante de l’Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd), Halima Jouini, a souligné «qu’il n’est pas possible de se taire face à ce qui est commis par la machine de guerre syrienne contre le peuple syrien, alors que notre espoir était que cette machine soit dirigée contre les ennemis de la nation arabe, les occupants de ses terres».
D’autre part, Radhia Nasraoui, représentante de l’Association tunisienne pour la lutte contre la torture (Atlct), a jugé que ce qui se passe en Syrie dépasse tout entendement. Les gens sont, aujourd’hui, face au même scénario «de père en fils», rappelant, ainsi, les actes de violence et les massacres perpétrés à Hama, sous la présidence de Hafedh Assad. Elle a affirmé que cette marche de solidarité est un appel du tissu associatif tunisien à la communauté et à l’opinion publique internationale pour qu’elles assument leur responsabilité devant les attaques sauvage que subit le peuple syrien.
Ali Ben Salem, représentant de l’Amicale des anciens résistants (Aar) a condamné «l’indifférence des pays arabes et le silence de leurs dirigeants, face à ce qui est accompli par le régime du président Assad», appelant le gouvernement tunisien à prendre position face à ce qui se passe.
Le tissu associatif participant à ce mouvement a rendu public, mercredi, un communiqué commun dans lequel il a adressé un appel à la communauté internationale, au Conseil de sécurité, à la Ligue des Etats arabes et aux gouvernements arabes, pour prendre des mesures afin de contraindre le régime syrien à arrêter ces pratiques répressives et demander des comptes à ses responsables.