C’est, pour ainsi dire, le service minimum. En mettant ainsi sur un pied d’égalité le gouvernement, l’opposition et la société civile (autant dire le loup et les agneaux) et en se gardant de désigner la partie auteure des violences, Tunis cherche apparemment à ne s’aliéner aucune des parties et à ne pas insulter l’avenir. Quoique, l’opinion publique tunisienne reste fondamentalement engagée aux côtés des populations civiles massacrées par la machine de guerre du parti Baath , en dépit de quelques voix, issues des mouvances nationalistes arabes, qui préfèrent s’aligner sur les position de Bachar El Assad et agiter la sempiternelle menace de l’intervention étrangère.
Pour revenir à la position officielle tunisienne, le communiqué publié jeudi par le ministère des Affaires étrangères souligne que «le gouvernement et le peuple tunisiens suivent avec grande inquiétude et profonde tristesse les dangereux événements que vit la Syrie». Il ajoute: «La Tunisie avait exprimé clairement sa position de principe contre le recours à la violence excessive et injustifiée face aux manifestations et aux marches populaires revendiquant des réformes et des changements». Le ministère condamne, par ailleurs, «toute tentative d’exploiter la situation en Syrie pour porter atteinte à sa sécurité et à sa stabilité».
Depuis l’éclatement des violences en Syrie, le 15 mars, plus de 1.600 civils auraient été tués selon les organisations internationales de défense des droits de l’homme et 500 membres des forces de l’ordre selon les autorités syriennes. Nombre de policiers et de soldats auraient été tués parce qu’ils refusaient de tirer sur les populations civiles, affirment les activistes syriens présents sur place.
Imed Bahri (avec Tap)