Ces jugements ont varié entre un non-lieu pour l’ancien chef de la sécurité présidentielle Ali Seriati et des peines allant de quatre mois à 6 ans pour les autres accusés, en plus d’amendes d’une valeur excédant 200 millions de dinars.
Certains ont trouvé ces jugements très faibles et en-deçà du minimum requis, d’autres y ont vu plutôt le signe encourageant de l’indépendance retrouvée de la justice.
Quoi qu’il en soit, le ministère public ayant interjeté appel du jugement dans la journée même, les prévenus acquittés n’ont pas été relâchés.
Le tribunal de première instance de Tunis, présidé par Faouzi Jebali, a prononcé un non-lieu en faveur d’Ali Seriati, de Fakhreddine Lakhoua, Issameddine El Ouaer, Lamia Trabelsi, Leïla Derouiche et Abdessalem Chroundi.
Les peines privatives de liberté prononcées à l’encontre des autres accusés se présentent comme suit:
• Leïla Trabelsi : 6 ans + amende ;
• Moez Trabelsi : 6 ans + amende ;
• Sakhr El Materi : 4 ans + amende ;
• Imed Trabelsi : 2 ans + amende ;
• Montassar Mehrezi : 2 ans + amende ;
• Moncef Mohamed El Mahjoub : 1 an et demi + amende ;
• Moncef Trabelsi : 1 an et demi + amende ;
• Jalila Trabelsi : 1 an et demi + amende ;
• Ahmed Nacef : 1 an et demi + amende ;
• Habib Mzabi : 1 an et 2 mois + amende ;
• Najia Jeridia : 8 mois + amende ;
• Sofiane Ben Ali : 8 mois + amende ;
• Ines El Alami : 6 mois + amende ;
• Sadri Tebourbi : 6 mois + amende ;
• Mourad Trabelsi : 6 mois + amende ;
• Houssem Trabelsi : 6 mois + amende ;
• Lilia Nacef : 6 mois + amende ;
• Islam Mahjoub : 6 mois + amende ;
• Rym Mahjoub : 6 mois + amende ;
• Amira Mahjoub : 6 mois + amende ;
• Asma Mahjoub : 6 mois + amende ;
• Saïd Boujbel : 6 mois + amende ;
• Samira Trabelsi : 4 mois + amende ;
• Mourad Mehdoui : 4 mois + amende ;
• Montassar Jendoubi : 4 mois + amende.
Toutes les personnes qui se trouvent en état d’arrestation dans cette affaire et qui sont au nombre de 29, en plus de Leïla Trabelsi, de Moez Trabelsi et de Sakhr El Materi (en état de fuite), sont accusées d’infractions douanières et de change. Pour ce qui est d’Ali Seriati et d’Ines El Amri, ils sont accusés respectivement de falsification et de complicité dans la falsification de passeports.
Après affichage du verdict, des voix se sont élevées parmi l’assistance au palais de la justice pour exprimer leur colère face à ces jugements qui ne répondent pas aux attentes du peuple tunisien dans la sanction des proches de Ben Ali et de son épouse, tout particulièrement, Ali Seriati. Ce dernier demeure cependant en état d’arrestation en raison de son implication avec le président déchu dans d’autres affaires instruites devant la justice militaire.
En revanche, plusieurs avocats présents ont considéré ces décisions comme étant «justes» et «n’ayant pas pris en considération les conditions des accusés dans certains cas».
I. B. (avec Tap)