Le Parti pour le progrès (Ppp) décliné l’invitation du Premier ministre pour assister, mercredi, au Palais du gouvernement, à la «réunion au sujet de la situation générale dans le pays et les dossiers d’actualité».
Tout en remerciant le Premier ministre pour cette invitation, le parti fondé par Dr Fathi Touzri a décidé de ne pas assister à cette réunion considérant qu’«elle est loin de répondre aux demandes réitérées par le Parti pour le progrès et d’autres partis à un dialogue politique réel durant la phase de transition.»
Le Ppp critique la «démarche erronée qui consiste à classer le paysage politique en deux groupes. Un premier groupe de privilégiés, considéré comme des partenaires, ils sont écoutés, consultés et participent un tant soit peu à la prise de quelques décisions ; et un deuxième groupe, le reste, à qui on demande d’avaliser les décisions déjà prises et d’être l’alibi d’un large consensus.»
Dr Touzri et ses camarades considèrent cette «ingénierie politique» comme «un message désastreux qu’envoie le gouvernement provisoire, garant du fragile consensus national, alors qu’il est censé être impartial et le plus honnête possible avec tous les acteurs.»
Par conséquent, le Ppp «refuse d’être un décor dans un paysage politique recomposée par le gouvernement provisoire qui cherche à opposer à des partis de premier rang des partis de seconde zone, considérés avec mépris, stigmatisés à longueur de journée et qu’on associe pour avaliser des décisions toutes faites.» Dr Touzri ajoute : «On devrait presque s’excuser de ne pas avoir amassé des fortunes pour paraître crédible et pour peser dans les débats», par allusion à certains gros calibres de la scène politique qui bénéficie de moyens financiers énormes, tels Ennahdha (Rached Ghannouchi) et le Parti démocratique progressiste (Pdp, Néjib Chebbi), dont Dr Touzri s’était retiré en 2008, l’Initiative (Kamel Morjane), la Nation (Moamed Jegham) ou encore Ettakatol (Dr Mustapha Ben Jaâfar).
Le Ppp qui stigmatise le «danger d’une négociation entre élite après avoir neutralisé le petit peuple», voit dans la démarche du gouvernement et d’une minorité de partis l’expression d’«une culture politique d’une autre époque qui ne peut en aucun cas être une locomotive ni même une source d’inspiration pour le progrès politique.» Et, surtout, cette culture est, selon lui, «en rupture totale avec les aspirations à l’égalité, à la non discrimination et aux attentes de la nouvelle génération pour une participation citoyenne réelle, équitable dans la transparence et la redevabilité.»