Au lendemain de la révolution, les Tunisiens ont été surpris (et choqués) par la destruction d’une partie des archives de l’Atce, l’agence de propagande de l’ancien régime et officine de renseignement au service de Ben Ali. Il n’y aurait donc plus de preuves, aucune enquête et pas de poursuites en justice ? Grosse déception dans l’opinion et grand soulagement parmi tous ceux qui ont émargé sur les fonds publics généreusement distribués par cette agence. Ce soulagement n’est cependant que de courte durée. Et pour cause : de fil en aiguille, le dossier de l’agence de si sinistre réputation a été reconstitué. Comment?
Interrogé à ce sujet par Kapitalis, Abdelfattah Amor, président de la Commission nationale d’établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption (Cnefamc), a dit que rien n’était impossible. Au terme de six mois d’enquête, le dossier a été bouclé. «Rien ne se perd. Il y a toujours une trace quelque part et nous en avons trouvées. Il y a eu plusieurs éléments qu’on a réunis et le dossier a été confié à la justice. Maintenant, c’est au juge d’instruction de continuer le boulot», a-t-il dit.
La balle est donc à Bab Benat, siège du Palais de Justice de Tunis. Suspense ? Ou mystère et boule de gomme ?
Z. A.