La preuve : vendredi, la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique a décidé, au cours de sa réunion au Bardo, faute de quorum, de reporter l’adoption du décret-loi relatif aux associations, à la réunion du 24 août prochain.
Selon Latifa Lakhdar, vice-présidente de la Haute instance, les participants ont achevé l’examen du projet de décret-loi, mais le quorum n’ayant pas été atteint, il a été décidé de reporter l’adoption de ce projet à la séance prochaine, en prenant en considération les propositions et les observations formulées par les membres de l’Instance.
D’autres projets de décrets-lois sont en attente d’adoption, notamment ceux relatifs au financement des partis, au nouveau Code de la presse, au statut de la Haute autorité indépendance de l’audio-visuel (Haica).
Comment expliquer l’absentéisme des membres de la Haute instance? Lassitude? Sentiment d’inutilité? Désengagement des représentants des partis et des associations qui n’apprécient pas les nouvelles dispositions de contrôle des financements, notamment étrangers, prévus dans les nouveaux textes? Auquel cas, il conviendrait de parler de boycottage actif inspiré par des calculs politiques égoïstes.
Dans tous les cas, les dysfonctionnements de la Haute instance posent plusieurs questions quant à l’utilité même de cet «animal bizarre» ou de ce «machin», dont on ne sait plus à quoi il sert au juste, puisque ses demandes et doléances sont souvent superbement ignorées par le gouvernement provisoire.
Cela pose aussi des questions sur la responsabilité – ou l’irresponsabilité – de l’élite tunisienne, représentée dans cette instance, dans la gestion de la difficile transition tunisienne.
Imed Bahri