La task-force pour la Tunisie, qui a été créée au sein de l’Union Européenne, tiendra sa première réunion au mois de septembre prochain. Par Aya Chedi
Bernardino Leon, envoyé spécial pour la région Méditerranée du Sud nommé pour assister Catherine Ashton, haut représentante de l’UE pour la politique extérieure et la sécurité, vient d’effectuer sa deuxième visite en Tunisie, en l’espace d’un mois.
Mobilisation des efforts européens en faveur de la Tunisie
Le responsable européen a indiqué, lors d’un point de presse, que dans le cadre des préparatifs à la première réunion de cette task-force, il a rencontré et discuté avec Jalloul Ayed, ministre des Finances, Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct) ainsi qu’avec Abdelhamid Triki, ministre de la Coopération internationale et du Développement. «Le but de cette visite est de préparer la première réunion de la task-force pour la Tunisie et de discuter avec les différents acteurs de la société afin de mieux connaitre les défis du pays dans cette phase pré-électorale », a dit Bernardino Leon, qui explique encore cette task-force pour la Tunisie, en soulignant «qu’elle aura pour objectif la coordination mais surtout la mobilisation des efforts en faveur du pays et de son processus démocratique». Les Etats membres de l’UE, les institutions européennes, financières notamment, telles que la Banque européenne d’investissement (Bei), la Commission Européenne ainsi que les services extérieurs de l’UE vont y prendre part. «Les représentants des organisations internationales et les institutions financières comme la Banque africaine de développement (Bad) et la Banque Mondiale (BM) seront également invités, en vue d’optimiser la synergie à l’appui des investissements et des réformes nécessaires», indique encore B. Leon. Outre les Etats membres, cette réunion de la task-force connaitra la participation du secteur privé, et des bailleurs de fonds, tels que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) et le Fonds monétaire international (Fmi). L’objectif étant de «maximaliser l’appui et la coopération économique et institutionnelle, gouvernementale et non gouvernementale».
La transition dans les pays arabes est une priorité pour l'Europe
Interrogé sur la situation financière et économique actuelle de l’Europe, permet à l’UE de s’engager dans des actions de soutien économique et financier de grande envergure en Tunisie et ailleurs dans les pays du «Printemps arabe», la responsable européen a indiqué que «l’Europe ne peut pas rater cette occasion qui se présente en Tunisie et en Egypte pour édifier des systèmes démocratiques. Depuis le mois de janvier, beaucoup de hauts responsables européens ont visité la Tunisie. Des visites qui en ressort que la transition dans les pays arabes est la première des priorités. L’Europe veut renforcer sa présence en Tunisie et c’est dans cette logique que nous avons déjà entamé une nouvelle politique de voisinage, orientée cette fois».
Par ailleurs, et selon l’ambassadeur, chef de la Délégation de l’Union européenne à Tunis, Adrianus Koetsenruijter, l’UE, et contrairement à ce qui a été dit, a «décaissé plus de 70 millions d’euros depuis le début de l’année, sur les 130 millions d’euros qu’elle décaisse annuellement en Tunisie». La plus importante partie de ces fonds ont été versés dans les comptes des organisations de la société civile, notamment l’Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd), le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), la Ligue tunisienne des droits de l’homme (Ltdh), ainsi qu’à l’Observatoire des élections en cours de mise en place. Pour ce qui est de la question du Statut Avancé, l’ambassadeur a aussi souligné que les instances de l’UE sont prêtes à intensifier les négociations à ce propos, mais «c’est le gouvernement provisoire qui a préféré ajourner ces négociations jusqu’à ce qu’un gouvernent élu prenne les rênes en Tunisie et relance ces pourparlers».