Mercredi 17 août, Mohamed Fadhel Mahfoudh, membre de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) était de passage à Montréal,  au Canada. Kapitalis l’a rencontré.
Par Sarra Guerchani, à Montréal


Le membre de l’Isie était venu pour rencontrer l’Instance régionale indépendante pour les élections (Irie), ainsi que les membres de la communauté tunisienne à Montréal. Le Canada disposera d’un siège à l’assemblée constituante. Le pays partage sa liste avec les États Unis, l’Amérique du sud et tous les pays de l’Europe, mis à part l’Italie, la France et l’Allemagne.

Kapitalis : Quel est l’objet de votre visite à Montréal?
Mohamed Fadhel Mahfoudh: Il y a six circonscriptions électorales tunisiennes dans le monde, dont une se trouve à Montréal. Dans chaque circonscription, il y a une instance régionale composée de Tunisiens résidents à l’étranger qui représentent  l’instance centrale. Nous sommes là pour trois choses : rencontrer les membres du bureau ici, faire connaissance avec la communauté tunisienne, faire une campagne de sensibilisation à l’intention des Tunisiens résidents à l’étranger et répondre à leurs questions.  Nous souhaitons les mettre au courant de l’enjeu de cette élection. Nous allons élire une assemblée constituante. C’est un projet de société. Les Tunisiens au pays comme à l’étranger doivent faire leur choix. Nous sommes également à Montréal pour expliquer comment l’Instance régionale va s’organiser matériellement pour le contrôle des votes.

Dix personnes ont été choisies pour gérer le bureau de l’Irie à Montréal. Ce bureau représente la liste de l’Amérique et d’une partie de l’Europe. Sur quels critères l’Isie s’est-elle basée?
Il y a eu beaucoup de candidatures intéressantes pour travailler dans ce bureau régional mais nous avons dû faire un choix basé sur les critères suivants : la neutralité, l’indépendance, une certaine compétence en matière électorale ou en matière juridique ou informatique. L’Instance régionale va s’installer comme un tribunal pour prendre des décisions. Nous avons donc eu besoin de personnes capables de prendre des décisions.


Mohamed Fadhel Mahfoudh à droite

Il y a eu une campagne pour promouvoir l’assemblé constituante. Pourtant une incompréhension persiste toujours dans la tête de la population. Comment expliquez-vous cela?
C’est une question à double tranchant parce qu’à l’Isie, en tant qu’institution indépendante, nous ne pouvons pas intervenir sur le volet politique. Nous sommes apolitiques, censés organiser les élections seulement. Notre mission est de prévoir le matériel et la logistique pour assurer leur transparence. Aujourd’hui, il y a une centaine de partis politiques. Les Tunisiens, partout dans le monde, se doivent de choisir le projet de société qui leur convient parmi ceux présentés par un parti ou une liste d’indépendants.

Le canada est un grand pays. Des Tunisiens habitent à l’ouest du pays.  Prenons le cas de ceux résidents à Vancouver. Le prix d’un billet d’avion vers l’Est du pays coûte généralement le prix d’un billet pour Tunis. Prévoyez-vous l’ouverture d’autres bureaux au Canada?
Le principe est régi dans le décret de loi numéro 35. Toutes les opérations doivent se faire auprès des missions diplomatiques et consulaires. On va essayer de multiplier les bureaux de vote mais après autorisation du gouvernement du Canada. Nous ne sommes pas dans notre pays. L’ambassadeur devrait nous confirmer sous peu le nombre de bureaux autorisés par le Canada. Nous  allons essayer de multiplier les bureaux et de les rapprocher. Nous prévoyons déjà d’en ouvrir 470 dans le monde entier.

Quelles sont les étapes importantes avant d’arriver à l’élection de l’assemblée constituante?
Il y a la période d’affichage des listes électorales, qui se font entre le 20 et le 26 août. Durant cette même période, il y aura des recours. Toute personne intéressée peut demander de s’inscrire ou de radier un nom avec les justificatifs nécessaires.
Deuxième étape, du 1er au 7 septembre, les listes vont déposer leur candidature à l’assemblée constituante. Si jamais la liste n’est pas acceptée par l’Instance supérieure, elle a le droit de recours devant le tribunal de première instance de Tunis.
La troisième étape concerne l’organisation du vote.  A travers la mise à disposition des urnes, des isoloirs et des agents dans les bureaux de vote ainsi que la formation qu’ils devront tous suivre. Une formation qui sera donnée par l’Union européenne et le Pnud.

Selon le vice-consul à Montréal, sur environ 14.600 Tunisiens aptes à voter  seuls 4.020 d’entre eux se sont inscrits sur la liste électorale Amérique et reste de l’Europe. Comment vous expliquez ce manque d’intérêt?
Je pense que l’inscription des Tunisiens à l’étranger est aussi importante que celle qui s’est faite pour les Tunisiens résidents en Tunisie. On peut parler de 50% ou plus d’inscription volontaire. Il ne faut pas oublier les bureaux de vote qui ont été ouverts en Tunisie pour les Tunisiens à l’étranger qui se trouvent actuellement en vacances dans le pays. Nous n’avons pas encore les dernières statistiques mais on s’attend à un bon score.

Vous parliez à l’instant d’une inscription volontaire. Que voulez-vous dire par là?
En effet il y a une inscription volontaire et une inscription automatique. C’est-à-dire que tous les Tunisiens à l’étranger immatriculés auprès des services consulaires et diplomatiques seront automatiquement inscrits sur les listes. Cela va nous permettre d’avoir un bon taux d’inscription.