Le Syndicat des magistrats Tunisiens (Smt) rejette catégoriquement toutes les formes de jugement collectif fondé sur des listes, quelle que soit la partie qui les a établies.


Dans un communiqué rendu public mardi, le syndicat plaide en faveur d’un jugement individuel selon des procédures légales tout en garantissant le droit à la défense et la confidentialité de l’instruction.
Le Smt a réitéré cette position lors de sa rencontre, lundi, avec le Premier ministre du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi, consacrée à l’écoute des préoccupations et aspirations des magistrats.
Le syndicat s’oppose ainsi à la décision du bureau exécutif de l’Association des magistrats tunisiens (Amt), l’association rivale, à la mi-août, de constituer une commission chargée d’établir une liste des magistrats corrompus. Il s’agit d’une liste interne des magistrats impliqués dans des procès d’opinion et de libertés publiques, liés à la direction du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd dissous) ou accusés dans des affaires de corruption.
D’autre part, le Smt exprime de «fortes réserves» sur le mode de traitement par le ministère de la Justice du dossier judiciaire et des préoccupations des magistrats et regrette «son laxisme apparent» dans la prise de mesures nécessaires pour protéger matériellement et moralement les magistrats.
Il dénonce, aussi, les promotions et mouvements opérés au sein du corps judiciaire qui «ne répondent pas aux attentes des magistrats et aux critères objectifs déjà convenus avec le syndicat».
Le communiqué souligne, en outre, la nécessité de garantir la sécurité des magistrats et des cadres dans les tribunaux et de contrôler les entrées.
Le syndicat se dit disposé à contribuer à la promotion du système judiciaire dans le cadre d’une vision globale qui implique toutes les parties concernées.

 

I. B. (avec Tap)

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