36 personnes dont 12 avocats ont porté plainte contre Foued Mebazzâa, Beji Caïd Essebsi, Habib Essid, Lazhar Karoui El Ikrimi et Hichem El Moueddeb. De quoi s’agit-il?


Selon nos confrères de Attounissia.com, les plaignants disent avoir été victimes de l’intervention musclée des forces de l’ordre lors de leur participation à une marche, le 15 août dernier, devant le Palais de justice à Bab Benat, pour réclamer l’assainissement de l’appareil judiciaire de tous les symboles de corruption et l’indépendance de la magistrature. Ce jour là, avocats et citoyens sont allés se joindre à la manifestation organisée à l’avenue Mohamed V par l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), autorisée par le ministère de l’Intérieur. Selon la version ders faits présentée par les plaignants, avant d’arriver au périmètre toléré, les manifestants ont été arrêtés au niveau de l’avenue Habib Bourguiba par les forces de l’ordre en uniforme. Et sans qu’ils ne soient prévenus comme il est signalé dans  la loi numéro 4 de 1969 – et conformément aux articles 15, 16, 17, 18 et 19 –, les services de l’ordre à bord d’une voiture bleue ont, dans une première tentative de menace, essayé de les percuter. Les manifestants n’ont pas bougé et ont tenu à leur droit de manifester et à se joindre aux manifestants de Mohamed V. Les services de l’ordre n’ont pas tardé à ce moment-là à tirer dans leur direction des gaz lacrymogènes, qui ont causé des brûlures aux manifestants et les ont asphyxiés. Ce qui les a obligés de se disperser. N’empêche, les forces de l’ordre les ont rattrapés, les matraquant et les frappant à coups de poings et de pieds. Les plaignants ajoutent qu’ils ont eu droit à un chapelet d’insultes de tout genre et des gros mots d’humiliation de la part des policiers.
Les plaignants dénoncent, par ailleurs, les déclarations de Hichem El Moueddeb, porte-parole du ministère de l’Intérieur, qui a fait propager, selon eux, de «fausses informations», en parlant de ce qui s’est passé le 15 août. Or, disent-ils, la loi punit toute personne qui cherche à détourner la réalité et propager des fausses informations.
Les avocats plaignants sont Me Anis Ezzine, Me Saoussen Sallami, Me Naceur Hourabi, Me Lotfi Ezzeddine, Me Imen Bejaoui, Me Mohamed Hedi Laâbidi, Me Farid Allagui, Me Hedi Chinaoui, Me Sahbia Ben Haj Salem, Essia Bel Haj Salem, Me Allaeddine Kanzari, Me Noureddine Mansouri.