Le Congrès pour la république (Cpr) appelle tous les partis politiques tunisiens à rejoindre le Collectif pour un audit des créances françaises et européennes envers la Tunisie, dont il est lui-même membre.


Le Collectif regroupe différentes associations, partis politiques et des indépendants tunisiens et français.
«L’endettement est un des moyens exceptionnels de financement de l’économie dont toutes les nations font usage. Ce moyen, que nous n’appelons pas à rejeter systématiquement, doit toutefois être géré dans le cadre d’une bonne gouvernance», note le Cpr dans un communiqué. Il ajoute: «Sans la réglementation et la rationalisation de ce moyen de financement, l’endettement ne peut que nuire à l’économie des nations et créer une hémorragie des richesses des pays les plus pauvres vers les institutions financières et les pays les plus riches. C’est le cas de la Tunisie dont le service de la dette lui coûte annuellement six fois le budget de la santé.»
L’endettement étant une décision souveraine, il doit être soumis à la consultation nationale, estime le Cpr. Le parti dirigé par Dr Moncef Marzouki estime qu’«en l’absence de parlement et d’institutions légitimes, les dettes contractées par les gouvernements de transition en Tunisie depuis le 14 janvier, et qui s’élèvent au total à 4 milliards de dollars, ne peuvent relever d’une décision souveraine.»
Or, en en l’absence d’institutions républicaines indépendantes, qui veillent au bon usage des emprunts et à l’intérêt du peuple, on peut parler de dette illégitime ou dette odieuse, estime le Cpr.
«Au vu de l’augmentation vertigineuse de l’endettement en Tunisie sous le règne du régime corrompu de Ben Ali, couplée à une situation socio-économique qui n’a cessé de se détériorer, le Cpr considère qu’il est de notre devoir envers la chère patrie d’appeler à un gel immédiat des remboursements de la dette et de procéder à un audit afin d’en distinguer la part odieuse de la part légitime», souligne le Cpr.