Comme ses employeurs actuels, il a servi sous Bourguiba et sous Ben Ali. Il vient d’être appelé à servir la Tunisie post-révolution. C’est à croire qu’il n’y a pas d’hommes jeunes et compétents dans ce pays!
Né le 22 juillet 1944 à Sfax, le fils du leader syndicaliste Farhat Hached a eu son premier poste gouvernemental le 23 octobre 1985 comme ministre du Travail dans l'un des derniers gouvernements Bourguiba. Sous Ben Ali, il a été fonctionnaire international (Ligue arabe), mais aussi ambassadeur dans plusieurs pays: notamment l'Italie, le Japon et l'Australie, tout en étant basé à Tokyo. Il a démissionné le 20 janvier 2011, six jours après la chute de Ben Ali, «par solidarité avec le peuple tunisien et ses martyrs».
N'y a-t-il pas un Tunisien de 40 ans, âge auquel Noureddine Hached a eu son premier poste ministériel, pour diriger le Comité supérieur des droits de l’homme (Csdh), à la tête duquel le président de la République par intérim Foued Mebazaa vient de nommer M. Hached, aujourd'hui âgé de 67 ans?
Si c'est le cas, quelle est triste cette révolution tunisienne incapable d'enfanter une nouvelle génération de dirigeants. A moins que les gérontocrates à la tête de ce pays n'aient un vrai problème avec les jeunes...
Selon l’agence officielle Tap, M. Mebazaa a reçu, lundi matin, à Carthage, M. Hached qu’il a décidé de nommer président du Cshh. «Au cours de l’audience, l’accent a été mis sur la nécessité de dynamiser cette instance afin qu’elle réponde aux besoins de l’étape et joue pleinement son rôle au service du citoyen, préserver les droits de l’homme et garantir les libertés publiques.»
«L’entretien a également permis de souligner l’impératif d’accorder la priorité au suivi des dossiers des martyrs et des victimes de la révolution. M. Mebazaa a affirmé, dans ce sens, que le gouvernement veille à rendre justice aux victimes et à rétablir les droits de chacun», ajoute la Tap.
Seul élément qui tranche avec la langue de bois de l’agence officielle, «il s’agira, souligne-t-elle, de collaborer avec les différentes composantes de la société civile, notamment la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (Ltdh)».
I. B.