S’il n’en reste qu’un, il serait celui-là, dirions-nous, en paraphrasant Victor Hugo. Lui, c’est Seïf el-Islam, le plus médiatisé des huit enfants de Kadhafi, qui a appelé les Libyens à engager le combat contre les insurgés sur la chaîne syrienne ‘‘Arrai’’. «Chaque Libyen est Mouammar Kadhafi, chaque Libyen est Seif al-Islam, chaque Libyen est Khamis Kadhafi (le fils cadet de Kadhafi, Ndlr). Il faut que tout le monde se soulève. Là où vous vous trouvez face à un ennemi, combattez-le», a-t-il clamé.
La bataille de Syrte aura lieu
«Je vous parle d’une banlieue de Tripoli. Nous voulons tranquilliser le peuple libyen, nous sommes toujours là, la résistance continue et la victoire est proche», a-t-il assuré sur la même chaîne. Seïf el-Islam a également mis en garde la rébellion contre toute attaque armée contre la ville de Syrte, la région natale de son père et le bastion du régime.
Les pro-Kadhafi ont jusque samedi pour se rendre, selon l’appel lancé par le Conseil national de transition (Cnt), actuelle autorité légitime dans le pays. «Ils sont les bienvenus, s’ils croient que la bataille de Syrte sera une promenade de santé. 20.000 hommes armés se trouvent dans la ville et sont prêts» au combat, a menacé Seif El Islam qui a oublié ses velléités de réformiste et de démocrate pour se transformer en chef de guerre.
Seif El Islam, dont les rebelles avaient annoncé prématurément l’arrestation, est apparu pour la dernière fois il y a une semaine. Il avait alors nargué les rebelles en se montrant devant les caméras de la télévision la veille même de la chute de Tripoli et de la prise, le 23 août, de la caserne de Bab El Aziziya, qui abrite les résidences sécurisées du guide libyen déchu et de sa famille.
Le silence de Mouammar Kadhafi
Après le silence de son père, dont on ignore la cachette et que l’on dit réfugié dans une ferme aux alentours de Tripoli, c’est Seif El Islam qui semble avoir pris le commandement de la contre-révolution, encore active dans certaines villes comme Sebha, au sud, Syrte et Abou Al-Walid, au nord. Son frère Khamis, qui commandait les troupes loyales à l’ancien régime, aurait été tué dans les combats contre les rebelles, avec l’ex-chef des renseignements Abdallah Senoussi.
Imed Bahri