Raison de cette annulation: un mouvement de protestation dénonçant la présence du parti El Watan (Patrie), fondé et dirigé par Mohamed Jegham, ancien ministre du Tourisme, de l’Intérieur et de la Défense, sous Ben Ali, et ancien chef de cabinet de ce dernier. M. Jegham, qui était aussi ambassadeur à Rome, a fait partie aussi du Comité central et du Bureau politique du rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd), ancien parti au pouvoir dissous. Il avait néanmoins pris ses distances vis-à-vis du régime de Ben Ali à partir des années 2000.
Haro sur les «symboles du Rcd»
Cela n’a pas empêché les représentants des partis politiques de décider le boycot de la réunion en signe de protestation contre la présence d’un représentant du parti El Watan considéré «comme un des symboles du Rcd».
Les membres de l’instance régionale ont vainement essayé de convaincre les représentants des partis de la nécessité de trouver un consensus à ce sujet. Son président, Elyes Sellami, a indiqué que les représentants des partis politiques ont publié une déclaration commune affirmant «leur refus de participer à toute réunion à laquelle serait présent un représentant des partis issus du Rcd». M. Sellami a précisé que l’instance, qui ne pouvait exclure aucune partie, œuvrera à trouver des solutions pratiques pour ce genre de questions.
Voilà un nouveau casse-tête pour l’Isie et toutes les instances de transition qui sont confrontés aux tentatives de retour des figures liées à l’ancien régime sur les devants de la scène et au rejet catégorique de ce retour par de larges pans de la classe politique post-révolution, qui exige les poursuites judiciaires avant la réconciliation.
Imed Bahri (avec Tap).