Deux figures de l’ancien régime, Afif Chiboub et Mohamed Hédi Triki, ont été interdits de prendre des vols pour, respectivement, l’Italie et la France.
L’information relative au refoulement des deux hommes à l’aéroport de Tunis-Carthage a été confirmée par des sources auprès du ministère de l’Intérieur et de la Justice.
Afif Chiboub n’est pas seulement le frère de Slim Chiboub, gendre de Ben Ali et homme d’affaires florissant, aujourd’hui en fuite aux Emirats arabes unis. Il a été un acteur politique de premier ordre sous Ben Ali: vice-président de la Chambre des députés pendant plusieurs mandats et membre du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd), l’ancien parti au pouvoir dissous après le 14 Janvier.
Mohamed Hédi Triki, ancien journaliste de l’agence Tap et de la radio et télévision tunisiennes, était un proche de Ben Ali. C’est lui qui a lu à la radio, le 7 novembre 1987, le communiqué annonçant la destitution de l’ancien président Habib Bourguiba et son remplacement par Zine El Abidine Ben Ali.
Après la "fuite"* à l’étranger de nombreuses figures de l’ancien régime, tels que Mondher Zenaïdi, ancien ministre (Tourisme, Commerce, Santé), Saïda El Agrebi, ex-présidente de l’Organisation tunisienne des mères (Otm), et autres Montasser Ouaili, ancien Pdg de Tunisie Telecom, les autorités judiciaires et sécuritaires semblent mieux coopérer pour empêcher de nouvelles fuites.
Zohra Abid
* On met ce mot "fuite" entre guillemets car les personnes concernées ont pu quitter le territoire le plus légalement du monde munis de leurs passeports tunisiens. Ils n'étaient pas, au moment de partir, sous le coup de poursuites judiciaires.