Après avoir décidé de passer outre la loi interdisant la publicité politique, Ahmed Néjib Chebbi apparaît désormais autant que les yaourts, sinon plus, sur les chaînes de télévision privées, qui se sont mises elles aussi hors-la-loi.
Le co-fondateur du Parti démocratique progressiste (Pdp), et son très probable candidat à la prochaine élection présidentielle, a annoncé, lors d’une conférence de presse, lundi à Tunis, son refus d’appliquer la décision de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) relative à l’interdiction de la publicité politique.
«Cette décision n’a aucun fondement légal», a soutenu M. Chebbi, qui est pourtant un homme de loi et un très probable candidat à la magistrature suprême. Le Pdp est prêt à recourir à la justice pour défendre son droit à communiquer avec le public en cette période, a affirmé M. Chebbi, ajoutant qu’il était du devoir de l’Isie de réviser sa décision. «Aucune partie ne peut nous empêcher de profiter des dispositions prévues par le code électoral pour exposer nos visions politiques aux citoyens quelques semaines avant les élections», a encore dit M. Chebbi.
Se hâtant, M. Chebbi a aussi estimé que la période de six mois est suffisante pour l’élaboration d’une nouvelle constitution et pour instaurer la légalité dans les différentes structures de l’Etat. En proposant de faire de l’anniversaire de la proclamation de la république comme date de la deuxième république, Me Chebbi semble vouloir indiquer la date qui lui convient pour la prochaine élection présidentielle : le 25 juillet 2012. Y a-t-il une objection dans la salle ?
I. B.