Au terme de sa visite éclair en Tunisie, au cours de laquelle il a été reçu par le président de la République et le Premier ministre, le Prince Saoud Al-Fayçal n’a pas dit un mot sur Ben Ali, réfugié dans son pays.
La question de l’extradition en Tunisie de l’ex-président Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite, depuis le 14 janvier, avec des membres de son clan, a-t-elle été évoquée ? Cette visite va-t-elle dissiper le malaise qui caractérise les relations entre les deux pays, à cause de la protection que Riadh offre à l’ex-président ? A-t-il été question d’engagements financiers saoudiens pour aider la Tunisie à traverser cette difficile phase transitoire ?
Une petite phrase du responsable saoudien résume l’état d’esprit des responsables des deux pays et la mésentente cordiale qui a toujours caractérisé les relations entre Tunis et Riadh, deux pays qui ont des choix de société et des options politiques souvent diamétralement opposés. M. Al-Fayçal a en effet affirmé, sans ironie aucune, que «bien qu’elles ne soient pas identiques, les visions des deux pays se rapprochent énormément». Autant dire que les deux «peuples frères» ont encore beaucoup de chemin à faire pour vraiment se rencontrer.
Pour revenir à la visite, M. Al-Fayçal est arrivé, mercredi, en Tunisie pour une visite éclair, la première du genre pour un responsable saoudien depuis le déclenchement de la Révolution du 14 janvier. Il a été reçu par le Premier ministre du gouvernement de transition Béji Caïd Essebsi, en fin de matinée, au siège de la primature à la Kasbah. «A l’issue de l’entretien, le responsable saoudien a déclaré avoir transmis au Premier ministre les salutations du serviteur des deux saintes mosquées», a indiqué l’agence Tap. Selon le responsable saoudien, cité par la Tap, l’entretien a porté sur l’évolution des relations bilatérales ainsi que sur les problèmes auxquels fait face le monde arabe.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères a ensuite été reçu par le président de la République par intérim Foued Mebazaa, à Carthage. A l’issue de l’entretien, le responsable saoudien a déclaré qu’«il est porteur d’un message du serviteur des deux saintes mosquées à son frère le président de la République», précisant que «ce message porte sur les relations bilatérales, les questions qui se posent sur la scène arabe ainsi que sur les défis qui se dressent devant les pays arabes aux plans unilatéral et multilatéral». Il a ajouté que le Royaume d’Arabie Saoudite a toujours soutenu la Tunisie qui, a-t-il dit, «est un pays ô combien cher aux cœurs de chaque arabe et chaque musulman notamment au Royaume», réaffirmant, à ce propos, la volonté de son pays de raffermir la coopération tuniso-saoudienne au service des intérêts des deux peuples frères.
Imed Bahri