Le Conseil de l’Europe va envoyer une trentaine d’observateurs lors des élections de l’Assemblée nationale constituante, le 23 octobre prochain. Du temps de Ben Ali, il se contentait d'observer... de loin.


 

Cette annonce a été faite, jeudi, par Andreas Gross, chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, en visite officielle de deux jours, en Tunisie.

C’est la première fois que l’Europe va envoyer des observateurs pour les élections en Tunisie. Il vaut mieux tard que jamais.

Quand l’Europe joue les utilités

Du temps de Ben Ali, Bruxelles évitait de gêner un partenaire aussi ombrageux que l’ex-président tunisien en proposant une pareille mission. Elle se gardait même de commenter les résultats des élections qui se terminaient, sans surprise, par un «triomphe» du dictateur avec des scores astronomiques.

C’était le temps où l’on préférait avoir affaire à des despotes qui coopèrent les yeux fermés qu’à des démocrates qui seraient plus soucieux des intérêts de leurs peuples. Mais ces peuples s’étant soulevés pour imposer un nouvel ordre au sud de la Méditerranée, l’Union Européenne et ses institutions essaient aujourd’hui de jouer les utilités pour ne pas perdre pied dans la région. C’est tant mieux… pour elles.

Pour revenir à M. Gross, ce dernier a indiqué, à l’issue d’un entretien, jeudi après midi, avec Mouldi Kéfi, ministre des Affaires étrangères, que sa visite vise à renforcer le dialogue avec les différentes parties et composantes de la société civile afin d’identifier les difficultés et avancer des propositions qui contribueront au succès des prochaines échéances électorales en Tunisie.

Soutenir davantage le processus transition

Il a fait remarquer que les résultats de cette mission seront retransmises aux parlements nationaux des 47 pays membres du Conseil de l’Europe, mettant l’accent sur le fait que les parlementaires membres de cette délégation seront en mesure d’avancer des propositions autour d’actions concrètes, au niveau de leurs parlements nationaux respectifs, afin de soutenir davantage le processus démocratique et de transition en Tunisie.

Se félicitant de la nouvelle dynamique qui marque la coopération avec la Tunisie, il a formé l’espoir de renforcer davantage les relations entre l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et la prochaine institution législative en Tunisie.
Lors de cette rencontre, M. Kéfi a donné un aperçu sur les préparatifs en cours en vue de réunir toutes les conditions nécessaires pour que ces élections soient transparentes, libres et pluralistes. Il a rappelé l’importance qu’accorde le gouvernement à la réussite de cette échéance électorale pour assurer une transition démocratique pacifique et durable.

Imed Bahri (avec Tap).