Des avocats tunisiens auront droit, mardi à l’hôtel Acropole (Berges du Lac de Tunis) à une formation en matière de contentieux électoral, assurée par des experts de la Commission de Venise. Par Zohra Abid


 

Cette formation organisée sous la houlette de Me Abderrazak Kilani, bâtonnier au barreau de Tunis, fera profiter nos juristes de l’assistance des experts de la Commission de Venise. Une opportunité pour se préparer à gérer les contentieux qui ne manqueront pas d’éclater à la faveur des élections de la Constituante, le 23 octobre prochain. Après les magistrats, c’est donc au tour des avocats de recevoir une formation dans ce domaine.

Mettre la théorie en pratique

En juillet dernier, des experts de la Commission de Venise – qui n'en sont pas à leur première visite en Tunisie post révolution – sont venus pour assurer une petite semaine de formation à nos magistrats.

«Il y a eu 40 juges. Nous avons pu leur expliquer les différents éléments du domaine du contentieux électoral. Ces magistrats ont exprimé pendant la semaine de formation une véritable soif d’apprendre», a dit à Kapitalis, Gaël Martin-Micallef.

 

S’agissant d’une première du genre en Tunisie, les avocats, tout comme les magistrats, ont besoin aussi d’être assistés pour comprendre tout l’arsenal juridique ayant trait aux élections. «45 avocats ont ainsi été sélectionnés par le bâtonnier de Tunis. Ils sont soit stagiaires soit titulaires. Le rôle de nos experts, c’est de balayer les différents domaines de tout ce qui touche au contentieux électoral, avant, durant et après les élections», a expliqué le juriste de la Commission de Venise.



Gaël Martin-Micallef

Avant d’entamer les travaux, ce dernier a dû rencontrer des membres de l’Assemblée de l’Europe qui l’ont aiguillé sur ce qu’il faut pour aider les juristes à faire leur travail convenablement et dans le respect de la loi pendant cette période qui va marquer l’histoire de la Tunisie.

Accompagner les juristes

«Cinq spécialistes de la Commission de Venise et de l’organe consultatif du Conseil de l’Europe pour les questions constitutionnelles se sont donc rendus en Tunisie pour dispenser aux observateurs internationaux leurs ultimes conseils avant les élections et pour former les juges et les avocats tunisiens», a précisé notre interlocuteur actuellement en visite en Tunisie jusqu’au 23 septembre.

La Commission de Venise reviendra aussi en Tunisie du 20 au 25 octobre, pour dispenser des conseils juridiques aux 40 membres de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (Apce) présents sur place pour observer les élections de l’Assemblée nationale tunisienne.

Avant d’entamer les journées de formation des avocats, Martin-Micallef a rencontré Ridha Belhaj, ministre délégué auprès du Premier ministre, Mouldi Kefi, ministre des Affaires étrangères, Yadh Ben Achour, président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution (Hiror), des représentants de quelques partis en lice, notamment Ennahdha, El Watan, Al Moubadara, Ettajdid (Ettakatol s’étant excusé et le Pdp n’ayant pas répondu à l’invitation), ainsi que des hommes et des femmes des Ong et de la société civile, dont Elyès Mekachar, Anouar Kolsi, Bochra Belhaj Hmida, Moez Bouraoui, Amine Halouani...

M. Martin-Micallef, qui a écouté tout ce beau monde, a dû remarquer déjà quelques imperfections sur les listes électorales à rattraper tant qu’il est encore temps. Ce sera certainement l’un des sujets à débattre lors de la formation de mardi.