Le procès de l’officier de police Samir Feriani a démarré ce matin au tribunal militaire de Tunis dans une ambiance moyennement agitée.

Des manifestants étaient rassemblés aux alentours du tribunal, appelant à la libération du prévenu.

A l’ouverture du procès, certains des avocats de M. Feriani ont demandé la convocation de hauts responsables du ministère de l’Intérieur, y compris le ministre en poste, pour qu’ils soient entendus comme témoins, notamment en ce qui concerne la destruction des archives relatives aux relations de l’ex-président Ben Ali avec le Mossad israélien, accusation portée par M. Feriani contre de hauts cadres de l’Intérieur. D’autres avocats ayant demandé le report du procès, le juge a décidé d’interrompre la séance pour une heure, pour permettre aux avocats du prévenu d’accorder leur violon sur la démarche à prendre. Le procès doit reprendre incessamment.

M. Feriani a été arrêté le 29 mai et mis en détention à la caserne militaire de l’Aouina, au nord de Tunis. Il avait écrit une lettre au ministre de l’Intérieur, Habib Essid, où il parlait de certains officiels actuellement haut-placés au ministère, responsables selon lui du meurtre de manifestants pendant la révolution tunisienne, ainsi que d’autres violations des droits humains.

Dans sa lettre, publiée sur les pages du journal "L’Expert", M. Feriani accusait aussi des officiels du ministère d’avoir détruit des archives embarrassantes suite à la chute de Ben Ali, le 14 janvier, notamment des documents confidentiels prouvant une collaboration entre l’ex-président et les services secrets israéliens, le Mossad.

I. B.