Jeudi, le gouvernement provisoire (presque au complet) était à Hammamet, pour assister à l’ouverture de la conférence internationale sur la lutte contre la corruption. Besoin d’air, sans doute ! Par Ridha Kéfi
Ils étaient là, sages comme des images, à écouter religieusement le discours, très banal, du président de la République par intérim, Foued Mebazaa, qui lançait des fleurs à Abdelfattah Amor, président de la Commission nationale d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation, organisateur de la conférence. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
Par-delà la teneur des débats, qui se poursuivront jusqu’à samedi, c’est la présence de (presque) l’ensemble du gouvernement à la séance d’ouverture qui suscite des interrogations. N’ont-ils vraiment rien à faire ces chers ministres pour venir perdre une matinée entière à écouter des discours soporifiques sur la nécessité de lutter contre la corruption ? Ont-ils eu une soudaine envie d’excursion, de prendre l’air et de regarder la mer ? Ont-ils été rameutés par la présidence de la république pour donner une densité médiatique à la sortie de M. Mebazaa, habituellement pantouflard et casanier ?
Quand on sait la situation difficile qui prévaut dans le pays où les tensions succèdent aux tensions, les nerfs étant à fleur de peau et les problèmes, non résolus, s’additionnant les uns aux autres, on peut s’étonner de voir autant de ministres sagement assis, en rangs d’oignon, dans une salle de conférence, comme au bon vieux temps du président déchu. Le «Changement» est en marche...
Vous avez dit «gouvernement provisoire», très provisoire, et qui, visiblement, s’ennuie et baille aux anges. Vivement les urnes !