Malgré son acquittement, mardi, par la justice tunisienne, l’ancien Premier ministre libyen est encore détenu dans la prison de Mornaguia, à l’ouest de Tunis.


M. Al-Mahmoudi, contre lequel un mandat d’amener a été lancé mercredi à Tripoli, a été maintenu en prison par les autorités tunisiennes. Ses avocats dénoncent une «manœuvre» politique. «Son maintien en détention malgré son acquittement (…) est illégal, c’est une manœuvre destinée à permettre l’émission du mandat d’amener», a ainsi affirmé Me Mabrouk Kourchid, cité par l’agence Afp. «Il n’y aucune raison légale qui justifie la détention d’un homme malade acquitté par la justice» a ajouté l’avocat, membre d’un comité de défense mandaté par la famille de l’ancien dignitaire libyen, cité par la même source.

Les avocats espèrent que les autorités tunisiennes s’abstiendront de livrer leur client à la Libye et l’autoriseront à séjourner en Tunisie ou à se rendre en Algérie, car ils affirment craindre pour la vie de leur client en cas d’extradition.

Al-Mahmoudi, qui n’est pas (encore) l’objet d’un mandat d’arrêt international ni d’aucun jugement en Libye, était entré en Tunisie le 19 août en qualité de Premier ministre, bien avant la reconnaissance par Tunis du Conseil national de transition (Cnt) libyen le 21 août. Il a été jugé, mardi, par un tribunal de Tozeur (sud-ouest) pour «franchissement illégal de la frontière». Il a été acquitté mais n’a pas été libéré, comme l’espéraient ses avocats et les membres de sa famille résidant actuellement en Tunisie.

C’est aussi le cas de ses deux co-accusés, dont son neveu Karim Al-Mahmoudi, réincarcérés après leur acquittement.

I. B. (avec Afp)