C’est la principale idée qui s’est dégagée du point de presse organisé, vendredi, par le Parti démocratique progressiste (Pdp) en l’absence de Nejib Chebbi, son fondateur, officiellement retenu par une visite à Sidi Bouzid…

Par Marouen El Mehdi


«A présent, nous abordons la campagne électorale avec un seul regret, celui de voir une mesure absurde d’interdiction de publicité politique voir le jour à un moment où le paysage politique est confus et où chaque parti a besoin de se faire connaître avant la date du 23 octobre», affirme Issam Chebbi. Qui se garde cependant de jeter le bébé – de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) – avec l’eau du bain – de la publicité politique –. «Heureusement que l’Isie a fait du bon travail et qu’elle a pu s’assurer la confiance de tout le monde», concède-t-il. Il ajoute : «Je suis certain que le scrutin va se passer dans une ambiance de démocratie et de transparence».

Confiance dans la bonne tenue des élections

Le chef du parti et sa secrétaire générale ont eu un entretien la semaine dernière avec le ministre de la Défense qui leur a fait savoir que tout est prêt pour faire réussir le rendez-vous du 23 octobre à tous les niveaux, et notamment sur le plan sécuritaire, a indiqué Issam Chebbi.

Les informations sur la multiplication des démissions au sein des structures du Pdp ont-elles influé sur la sérénité et la marche du parti à quelques semaines des élections ? M. Chebbi Junior estime que ce qui s’est passé est très courant dans n’importe quel parti : «C’était quelque chose d’ordinaire et ça a influé de manière positive sur nos structures, en permettant de former des listes encore plus fortes et plus représentatives, aussi bien à Bizerte, qu’à Sousse ou dans d’autres régions», a-t-il affirmé.

 


Mongi Ellouze et Issam Chebbi.

Répondant à une question sur le choix de la ville de Sfax pour lancer la campagne électorale du parti, Mongi Ellouze a fait savoir qu’il s’agit d’une ville qui a souvent joué un rôle important dans l’histoire du pays et qui a précipité le grand rassemblement de la capitale ayant abouti à la révolte du 14 janvier 2011 et à la fuite du président déchu, ajoutant que la clôture de la campagne aura lieu à Tunis. Interrogé sur la possibilité de voir le Pdp s’allier à d’autres partis ou listes indépendantes, M. Ellouze a précisé que la nature des élections, avec un scrutin proportionnel à un seul tour, ne permet pas des alliances avant la date du scrutin, mais que celles-ci vont avoir lieu juste après le 23 octobre au sein de la Constituante. «Oui, nous avons décidé de tendre la main aux autres forces vives démocratiques et centristes qui luttent avec nous en privilégiant les mêmes principes et la même vision du futur», a dit M. Ellouze. Et d’ajouter : «Vous verrez bien, ces forces, une fois alliées, vont s’imposer et gagner car le pays ne peut s’en passer pour préserver les acquis de la Tunisie, son ouverture et ses capacités pour se relancer. Nous avons entrepris des contacts dans ce sens avec certains partis et cette option prendra plus d’ampleur au lendemain des élections».

M. Ellouze n’a pas cité les noms des partis, démocratiques et centristes, qui seraient disposés à s’allier au Pdp. Il n’est pas difficile d’imaginer cependant qu’Ennnahdha, le poil à gratter du parti de M. Chebbi, n’en fait pas partie. Et qu’il serait, même, la cible, c’est-à-dire le principal adversaire à abattre, celui auquel les sondages donnaient, jusque-là, la plus forte représentativité à la Constituante en termes d’intention de vote.

Intérêts… européens !

Issam Chebbi a évoqué les dernières rencontres officielles entre le gouvernement de transition et des délégations européennes et américaines en affirmant que son parti a été invité à discuter avec les représentants de l’Union Européenne, notamment Catherine Ashton, et il entretient d’excellents rapports avec les Européens. Par contre, il n’y a pas eu de contact avec les Américains, mais le Pdp demeure convaincu que de tels contacts et de telles conventions ne peuvent que servir le pays, à condition qu’il n’y ait pas d’ingérence dans les affaires internes du pays.