Les avocats d’Al Baghdadi Al-Mahmoudi présenteront, lundi, une demande de libération provisoire de leur client. Et une demande d’asile politique en Tunisie.


Lors d’une conférence de presse, samedi, à Tunis, les avocats de l’ex-numéro 2 libyen ont évoqué la possibilité de présenter une demande d’asile politique en faveur d’Al Mahmoudi, ancien chef du gouvernement libyen, après que la justice se prononcera définitivement sur sa libération, précisant que toutes les conditions sont réunies, dès lors que leur client est un homme politique qui craint pour sa vie dans son pays d’origine et qu’il n’a pas d'antécédent judiciaire en Tunisie.

Le mandat d’amener libyen en question

Me Mabrouk Kourchid, coordinateur du collectif des avocats d’Al-Mahmoudi, a indiqué que les autorités du pays de l’accusé n’ont pas émis un mandat d’amener à l’encontre de leur client, démentant ainsi ce qui avait été affirmé par les autorités judiciaires tunisiennes. Ces dernières ont évoqué, en effet, un mandat d’amener émis par les autorités judiciaires libyennes pour justifier le maintien de M. Al-Mahmoudi en détention après que le tribunal de Tozeur eut prononcé un non-lieu dans le procès intenté contre lui pour entrée illégale en Tunisie.

Me Ezzeddine Arfaoui, autre avocat du prévenu, a estimé que son client, qui est actuellement en grève de la faim, a été arrêté avant la date de l’émission du mandat d’amener émise à son encontre. Il a précisé que la demande de libération provisoire que la défense entend déposer repose sur des raisons liées à l’état de santé de son client, faisant observer que la défense prévoit pourvoir contre la mesure d’arrestation.

Il a ajouté que la décision d’extradition d’Al-Mahmoudi aux autorités libyennes relève de la compétence de la justice qui, elle seule, est habilitée à vérifier les conditions de fond et de forme requises en matière d’extradition et à statuer sur la régularité des procédures en vigueur et leur conformité avec la convention internationale en matière d’extradition des coupables étrangers et avec le droit tunisien, ainsi qu’avec la convention de Riad sur l’entraide judiciaire.

Ne pas mettre la Tunisie dans l’embarras

Me Kourchid a affirmé, de son côté, qu’un pourvoi a été formulé contre l’arrestation de leur client, précisant que ce dernier n’a pas quitté le territoire libyen de manière clandestine, et qu’il a franchi le territoire tunisien via le point de passage de Ras Jedir en date du 19 août dernier de manière légale, muni d’un passeport portant le cachet des autorités portuaires de la république tunisienne.

Au sujet de la tentative d’Al-Mahmoudi de quitter la Tunisie à destination de l’Algérie, le coordinateur de la défense de l’ex-numéro 2 libyen a précisé que son client voulait ne pas mettre la Tunisie dans l’embarras, notamment, suite aux développements survenus dans l’affaire de Khouildi El Hamidi.

Le recours de la famille de Baghdadi Mahmoudi à un comité de défense tunisien, a-t-il précisé, s’explique par l’absence d’un gouvernement en place en Libye, ce qui est de nature à l’exposer aux risques d’un procès inéquitable.

I. B. (avec Tap).