Dimanche, à la sortie de Carrefour Market El Ghazala, au nord de Tunis, vers 20 heures, un groupe d’hommes et de femmes d’Ettakatol fait campagne. Reportage…

Par Zohra Abid


Comme tous les partis en lice pour les élections de la Constituante, le parti Ettakatol a donné, lui aussi, dès samedi, le coup d’envoi de sa campagne électorale.

Dans le gouvernorat de l’Ariana, il y a eu du boulot pour ce groupe de médecins, avocats, professeurs, ingénieurs, étudiants..., qui ont passé leur week-end à faire les marchés, les friperies, et à tourner partout où il y a foule.

Dr Khaled Kabboussi, Me Zied Tayeg et leurs camarades du bureau de l’Ariana étaient, dimanche, vers la fin de la journée, usés, certes, mais pour eux, le jeu en vaut la chandelle. «C’est une première en Tunisie et dans la région. Nous devons être fiers et montrer au monde que nous sommes capables d’être à la hauteur de la démocratie. C’est une aubaine pour nous et nous devons la saisir et accomplir notre devoir de citoyen comme il se doit. Puis, le résultat sortira des urnes», a-t-il dit à Kapitalis, non sans quelque fierté.

Zanga zanga, dar dar...

Pour ce jeune homme, autant les militants s’approchent des gens, pour leur faire connaître leurs idées et leur programme, autant ils auront des chances de les convaincre. Il s’agit aussi d’une mission patriotique qui va s’inscrire dans l’histoire de la nouvelle Tunisie. «Nous avons fait en profondeur tous les quartiers d’Ennasr, ainsi que ceux d’El Menzah et de l’Ariana Ville», raconte Faouzia Errachid qui, en même temps, continue de distribuer ses brochures. Au même moment, son camarade Yamen Amdouni était, à deux mètres d’elle en train de causer avec un couple d’un certain âge. Le sourire timide, il parle en gros du programme de son parti. Il prend tout son temps.

Les deux vieux l’écoutent religieusement. Séduits ou incrédules ? Ils ne laissent rien transparaître…
Soufiène Ben Mokadem et Mehrez Ben Khlifa, une liasse de brochures à la main, échangent quelques mots avec les passants. Intissar et Zahra Rachid, deux étudiantes, ne parlent, depuis quelques jours, que d’Ettakatol. Elles croient à tout ce que propose leur parti favori et tentent de convaincre tous ceux qui passent sur leur chemin. Pour elles, Ettakatol est un parti modéré qui a ses racines et qui est tourné vers le monde moderne. Chiraz, la banquière, côte-à-côte avec Dr Nadia... Toutes deux parlent avec un homme, la quarantaine. Elles ont confiance en elles et dans le programme de leur parti. Chaque mot doit être à sa place et pas de blablabla au risque de lasser les futurs électeurs.

Une casquette en souvenir

Deux jeunes garçons de la ronde ont un creux. L’un vient de se payer un sandwich, l’autre, sirote son café dans un gobelet. Les deux garçons ont pris une «trêve» de 5 minutes avant de terminer la journée à parler avec ceux qui les croisent sur leur chemin. «Hé, passe-moi, ta casquette !», hèle Dr Kabboussi un jeune «takatoliste». Adam, l’enfant de trois ans, est tout sourire. Il a changé de casquette. Et c’est avec une rouge grenadine au logo d’Ettakatol qu’il rentre à la maison. Il s’en souviendra un jour…

La journée semble s'être très bien passée pour les membres du parti de Mustapha Ben Jâafar. «Nous avons fait du bon boulot. Les gens avec qui nous avons échangé les idées nous ont démontré leur sympathie. Aucun problème pendant toutes nos sorties, et Dieu merci ! Même à la Cité Ettadhamon [quartier populaire en grande partie acquis à Ennahdha, Ndlr] où plusieurs partis ont eu du mal à faire leur meeting, pour nous c’était magnifique. C’était le 28 septembre. Les jeunes et surtout les femmes ont montré beaucoup de sympathie. Pour nous, c’était un début de victoire», s’enorgueillit Faouzia.

Autour des Takatolistes, il y a de plus en plus de monde à la sortie du magasin. Tous ceux qui ont terminé leurs courses s’arrêtent, volontiers, et leur prêtent oreilles. Pourvu qu’ils arrivent à les convaincre. Pas facile quand on parle de plus de 100 partis qui vont passer par les mêmes coins, répéter presque les mêmes mots et chercher à les séduire, par un mot, par un geste, à défaut de pouvoir les convaincre définitivement. Enfin, tout le monde le saura au soir du 23 octobre.

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Tunisie. Scènes de campagne avec Ettakatol

Dimanche, à la sortie de Carrefour Market El Ghazala, au nord de Tunis, vers 20 heures, un groupe d’hommes et de femmes d’Ettakatol fait campagne. Reportage… Par Zohra Abid

Comme tous les partis en lice pour les élections de la Constituante, le parti Ettakatol a donné, lui aussi, dès samedi, le coup d’envoi de sa campagne électorale.

Au gouvernorat de l’Ariana, il y a eu du boulot pour ce groupe de médecins, avocats, professeurs, ingénieurs, étudiants..., qui ont passé leur week-end à faire les marchés, les friperies, et à tourner partout où il y a foule.

Dr Khaled Kabboussi, Me Zied Tayeg et leurs camardes du bureau de l’Ariana étaient, dimanche, vers la fin de la journée, usés, certes, mais pour eux, le jeu en vaut la chandelle. «C’est une première en Tunisie et dans la région. Nous devons être fiers et montrer au monde que nous sommes capables d’être à la hauteur de la démocratie. C’est une aubaine pour nous et nous devons la saisir et accomplir notre devoir de citoyen comme il se doit. Puis, le résultat sortira des urnes», a-t-il dit à Kapitalis, non sans quelque fierté.

Zanga zanga, dar dar...

Pour ce jeune homme, autant les militants s’approchent des gens, pour leur faire connaître leurs idées et leur programme, autant ils auront des chances de les convaincre. Il s’agit aussi d’une mission patriotique qui va s’inscrire dans l’histoire de la nouvelle Tunisie. «Nous avons fait en profondeur tous les quartiers d’Ennasr, ainsi que ceux d’El Menzah et de l’Ariana Ville», raconte Faouzia Errachid qui, en même temps, continue de distribuer ses brochures. Au même moment, son camarade Yamen Amdouni était, à deux mètres d’elle en train de causer avec un couple d’un certain âge. Le sourire timide, il parle en gros du programme de son parti. Il prend tout son temps. Les deux vieux l’écoutent religieusement. Séduits ou incrédules? Ils ne laissent rien transparaître…

Soufiène Ben Mokadem et Mehrez Ben Khlifa, une liasse de brochures à la main, échangent quelques mots avec les passants. Intissar et Zahra Rachid, deux étudiantes, ne parlent, depuis quelques jours, que d’Ettakatol. Elles croient à tout ce que propose leur parti favori et tentent de convaincre tous ceux qui passent sur leur chemin. Pour elles, Ettakatol est un parti modéré qui a ses racines et qui est tourné vers le monde moderne. Chiraz, la banquière, côte-à-côte avec Dr Nadia, presse les pas. Toutes deux parlent avec un homme, la quarantaine. Elles ont confiance en elles et dans le programme de leur parti. Chaque mot doit être à sa place et pas de blablabla au risque de lasser les futurs électeurs.

Une casquette en souvenir

Deux jeunes garçons de la ronde ont un creux. L’un vient de se payer un sandwich, l’autre, sirote son café dans un gobelet. Les deux garçons ont pris une «trêve» de 5minutes avant de terminer la journée à parler avec ceux qui les croisent sur leur chemin. «Hé, passe-moi, ta casquette !», hèle Dr Kabboussi un jeune «takatoliste». Adam, l’enfant de trois ans, est tout sourire. Il a changé de casquette. Et c’est avec une rouge grenadine au logo d’Ettakatol qu’il rentre à la maison. Il s’en souviendra un jour…

La journée semble être très bien passée pour les membres du parti de Mustapha Ben Jâafar. «Nous avons fait du bon boulot. Les gens avec qui nous avons échangé les idées nous ont démontré leur sympathie. Aucun problème pendant toutes nos sorties, et Dieu merci! Même à la Cité Ettadhamon [quartier populaire en grande partie acquis à Ennahdha, Ndlr] où plusieurs partis ont eu du mal à faire leur meeting, pour nous c’était magnifique. C’était le 28 septembre. Les jeunes et surtout les femmes ont montré beaucoup de sympathie. Pour nous, c’était un début de victoire», s’enorgueillit Faouzia.

Autour des Takatolistes, il y a de plus en plus du monde à la sortie du magasin. Tous ceux qui ont terminé leurs courses s’arrêtent, volontiers, et leur prêtent oreilles. Pourvu qu’ils arrivent à les convaincre. Pas facile quand on parle de plus de 100 partis qui vont passer par les mêmes coins, répéter presque les mêmes mots et chercher à les séduire, par un mot, par un geste, à défaut de pouvoir les convaincre définitivement. Enfin, tout le monde le saura au soir du 23 octobre.