Invité sur les ondes de radio Monastir au moment où des citoyens manifestent contre sa chaîne, Nabil Karoui, patron de Nessma TV, a demandé pardon aux Tunisiens.


«Hier soir des voitures garées devant chez moi ont été brûlées. Des gens nous prenant pour des athées me menacent et veulent me tuer, ainsi que ma famille», a-t-il déclaré en direct sur la chaîne régionale. Et d’avouer qu’il y a une séquence – dans ‘‘Perspolis’’, film franco-iranien dont la diffusion par la chaîne privée a suscité de grandes manifestations – qui, comme tous les Tunisiens, l’a dérangé.

Le film avait pourtant été programmé auparavant aux Journées cinématographiques de Carthage et diffusé dans les salles de cinéma tunisiennes sans susciter aucune réaction. Le fait qu’il a été diffusé en pleine campagne électorale a été interprété comme une volonté de la part de la chaîne de braquer l’électorat contre les mouvements islamistes.

«Nous sommes arabes et musulmans, nous avons tous subi la même éducation, et je comprends l’inquiétude des Tunisiens. Mais il s’agit d’une faute et au nom de ma petite famille et de l’équipe de Nessma TV, qui est aussi ma grande famille, je demande pardon», a dit le patron de Nessma TV.

Parlant de lui-même à la troisième personne (?!), le patron de Nessma a ajouté : «En tant que Nabil Karoui, je ne tolère pas cette séquence et ça c’est sûr», soulignant le fait qu’il comprend parfaitement la réaction de la société et du pays, qu’il est navré et qu’il s’agit d’une faute.

Interrogé sur le comité de contrôle de la chaîne qui n’a pas fait son travail, M. Karoui a répondu : «On fait toujours très attention et on n’a jamais eu de problème. Car notre chaîne diffuse ses programmes pour des Tunisiens et n’a pas intérêt à toucher leur sensibilité». Et de lancer avant de raccrocher (l’interview étant réalisée par téléphone) : «Je vais entrer en réunion. J’ai d’autres problèmes graves. Si vous voulez, contactez-moi plus tard !».

Z. A.