Moez Sinaoui, porte-parole du Premier ministre a donné aux médias réunis mardi à la Kasbah, un aperçu positif sur la visite officielle du Premier ministre aux Etats-Unis.
Outre les dépêches transmises à propos des rencontres avec le président Barack Obama et la ministre américaine des Affaires étrangères, Hillary Clinton, et les interviews dans les médias du pays de l’Oncle Sam, M. Sinaoui a évoqué la volonté des Américains de venir en aide aux Tunisiens. «Le Premier ministre, Béji Caïd Essebsi leur a dit que son seul souhait est de s’occuper des jeunes et de les inciter à apprendre les nouvelles technologies dans les universités américaines», a affirmé le porte-parole du Premier ministère. «A chaque fois, il répète que la Tunisie préfère investir dans l’humain, qui est notre seul capital», a-t-il ajouté avec fierté.
L’Atce payait de fausses interviews
Cette fierté, a-t-il rappelé, on en avait longtemps manqué. «Pendant mes missions à l’étranger en général et en particulier aux USA en tant que diplomate, j’avoue qu’il m’est souvent arrivé de baisser la tête», se souvient-il. De quoi avait-il honte pour baisser ainsi la tête et... les yeux face à ses interlocuteurs étrangers ? Sans trop gratter dans la plaie, les dossiers des droits de l’homme, de la démocratie et de la liberté de presse, bafoués sous Ben Ali, et souvent évoqués dans des réunions officielles, ne le rendaient pas particulièrement fier. Et pas seulement ces dossiers-là. Il y avait aussi les pratiques de l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce) qui le faisaient rougir. «L’Atce dépensait les millions de dollars pour qu’un journal qui ne fait même pas 1000 exemplaires de tirage accepte de faire des interviews à nos responsables en visite aux USA et ailleurs. Le pire, c’est que nous courions derrière des journaux qui ne se vendaient même pas et que personne ne lisait», se souvient l’ancien diplomate.
Interrogé à propos des déclarations du Premier ministre qui s’accroche au pouvoir et qui va continuer à «sévir» après le 23 octobre – c’est, en tout cas, ce qu’il a laissé entendre dans son interview au ‘‘New York Times’’ –, M. Sinaoui a répondu que les hommes politiques n’ont pas de retraite. Il a cependant ajouté : «Il y a un contrat avec M. Caïd Essebsi et sa mission s’achèvera à cette date-là. C’est-à-dire le 23 octobre».
On ne doit pas avoir peur d’Ennahdha
«Les Américains ont posé une question relative à la possibilité de voir Ennahdha gouverner le pays. M. Caïd Essebsi s’est voulu rassurant en leur disant qu’il s’agit d’un parti légal et respecté, que son comportement est satisfaisant et qu’on ne doit pas en avoir peur», a expliqué avant d’annoncer la visite du Premier ministre, mercredi 12 octobre en Libye. «C’est pour soutenir encore le Comité national de transition (Cnt). Le Premier ministre sera accompagné d’une importante délégation», a-t-il précisé.
La délégation officielle comprendra les ministres du Travail, de la Santé, de l’Education, des secrétaires d’Etat, ainsi que la présidente de l’Utica, Mme Wided Bouchammaoui, accompagnée de plusieurs hommes d’affaires.
Z. A.