Rached Ghannouchi a été entendu jeudi par le juge d’instruction de la 12e chambre du tribunal de Première instance de Tunis en tant que témoin dans une affaire impliquant l’Atce.


Selon Samir Dilou, interrogé par Kapitalis, il s’agit des suites d’un ancien procès en diffamation intenté par Rached Ghannouchi à Londres contre le journal ‘‘Al-Arab’’, édité par feu Ahmed Salah Al Houni, un éditeur libyen qui émargeait sur les générosités de l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce).

‘‘Al-Arab’’, qui était réalisé à Tunis et édité à Tunis et Londres, avait, à l’instigation de ses bailleurs de fonds tunisiens, accusé le chef d’Ennahdha de terrorisme, accusation qu’il n’avait pu étayer par des preuves tangibles devant la justice britannique qui, comme on le sait, n’attendait pas ses instructions du Palais de Carthage.

Le tribunal londonien a donc condamné l’éditeur libyen à payer une amende d’environ 2 millions de dinars pour réparation du préjudice causé à M. Ghannouchi.

Mais il y avait anguille sous roche, car il s’est avéré que c’est l’Atce, le commanditaire de l’acte de diffamation, qui a finalement payé le montant de l’amende à l’éditeur d’‘‘Al Arab’’, lequel n’en a d’ailleurs reversé qu’une partie à la victime.

Une source officielle a affirmé à Kapitalis que ces données viennent d’être confirmées par M. Ghannouchi au juge d’instruction.

L’audition du témoin a duré une demi-heure.

«Ce n’est là qu’une seule des nombreuses affaires gagnées par Ghannouchi contre le régime tunisien», a expliqué Me Dilou.

D’autres dossiers liés à la corruption au sein de l’Atce vont donc être ouverts. On entend déjà des dents qui grincent…

Zohra Abid